Histoire et patrimoine de la cour d'appel

12/11/2022 - mise à jour : 12/11/2022

La cour d'appel

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Histoire de la cour d'appel, par Jean MERVELET, magistrat honoraire

Créée le 7 Mai 1641 par un Édit de Charles IV, en remplacement de la cour des Grands-Jours de Saint-Mihiel,  la Cour Souveraine de Lorraine et de Bar avait des attributions judiciaires, politiques et administratives. D'abord ambulatoire par l'interdiction faite d'installer son siège à moins de deux lieues de Nancy, elle s'établit à Liverdun, à Longwy, Luxembourg et Trêves. Elle siégea ensuite à Nancy à partir de 1663 dans un bâtiment fort incommode installé sur la place du marché, devant l'Eglise Saint-Sébastien.

En 1711, le duc Léopold - auquel  avait été rendu la Lorraine par le traité de Ryswick (1697) après 28 ans d'occupation française - donnait au duc et à la duchesse de Beauvau-Craon (Madame de Craon était sa favorite attitrée) un grand terrain sur la place de la Carrière, où se trouvaient les ruines de l’ancien hôtel de Salm, ainsi que les fonds nécessaires à la construction d'un hôtel somptueux.

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Il avait fait venir à la Cour un grand architecte nantais, Germain Boffrand, neveu et élève de Jules Hardouin-Mansard, qui se mit à l'oeuvre, et acheva, en 18 mois, en 1715, une construction superbe dont la façade servira par la suite de modèle architectural à toutes les constructions érigées en 1755, 40 ans après, sur la place Royale (aujourd’hui, Place Stanislas).

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Germain Boffrand, architecte du duc Léopold
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La cour d'appel, façade place Carrière

Ce Palais, dont l'intérieur était orné de panneaux délicatement ouvragés, de sculptures, de glaces surmontées de trophées et de tableaux, et dont les murs étaient tendus de soie et d'admirables tapisseries, a retenti au bruit de fêtes joyeuses, il a vu passer, dans le charme de leur jeunesse et la séduction de leur beauté, les femmes de la Cour de Lorraine, entendu les murmures d'intrigues amoureuses et les combinaisons politiques d'une société brillante. La Salle de bal de l'Hôtel de Craon (actuelle Cour d'Assises) bruisse encore de celles-ci. La qualité exceptionnelle de son acoustique est signalée par les musiciens du Conservatoire.

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La cour d'assises de Meurthe et Moselle, ancienne salle des fêtes de l'hôtel de Craon

Le 21 Mars 1737, la Lorraine perdait son indépendance, abandonnée par son duc François III, fils de Léopold, qui y renonçait. Le traité de Vienne, en 1738, donnait le Duché de Lorraine et de Bar à Stanislas Lecszinski, roi détrôné de Pologne, sous la condition expresse qu'à sa mort, le duché soit réuni au royaume de France, ménageant ainsi la transition. Le roi Stanislas nomma Antoine Chaumont de la Galaiziére chancelier, garde des sceaux et intendant. Ayant reçu du gouvernement français la mission de faire de la Lorraine une province française, le chancelier entra en conflit avec la Cour Souveraine, attachée aux lois et institutions du Duché de Lorraine.

En 1751, Stanislas, pour donner aux services judiciaires un cadre digne d'eux, achète au Maréchal de Beauvau cet immeuble pour 90 000 livres et le fait aménager par Héré pour 70 000 livres. 

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Stanislas LECZINSKI, roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar
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Marie LECZINSKA, épouse de Louis XV
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Emmanuel Héré, architecte du roi Stanislas

La Cour Souveraine de Lorraine et de Bar, rétablie en 1698, y emménage et tient sa première audience solennelle, le 15 Novembre 1751, présidée par le premier président Jean Charles Labbé du Rouvrois, avec les présidents-à-mortier, les conseillers laïques et les conseillers prélats et clercs, le procureur général Toustain du Viray, les avocats généraux et les substituts. Ces hommes, dans leurs toges rouges et leurs hermines, ont noble allure; ils tiennent la première place dans le duché de Lorraine. La Cour Souveraine connaissait des appels des sentences des dix-sept baillages du Duché de Lorraine et de Bar dont le plus important était celui de Nancy comprenant douze  prévôtés (dont les décisions étaient rendues en dernier ressort).

Avec la mort de Stanislas, le 23 février 1766, la Lorraine sera réunie définitivement à la France. Le premier président du Rouvrois saura, malgré la création de la cour des Grands-Jours de Commercy par la duchesse douairière, maintenir à la Cour son prestige et son autorité, et sera remplacé par celui qui sera le dernier président de la haute juridiction, Michel Joseph de Coeurderoy.

Dans ses nouveaux locaux, la Cour n'était pas très au large, puisqu'elle n'occupait que la partie du premier étage du côté Pépinière. Au même étage siégeait la Chambre des Comptes, au rez-de-chaussée le baillage et la maîtrise des eaux et forêts, dans les caves, les dix-huit cachots des prisons criminelles.

La Cour Souveraine devenait Parlement de Lorraine, du 26 Septembre 1775 au 24 Août 1790, et  avait compétence territoriale sur une population de 810 000 habitants peuplant les quatre futurs départements lorrains. L'ancienne Chambre écarlate du Parlement de Lorraine, actuelle salle d’audience où sont jugées les affaires civiles, paraît avoir conservé sa disposition d'antan. Lors des audiences solennelles, le Premier Président siégeait protocolairement dans l’encoignure gauche de la salle, à la place qu’occupait le roi lors des lits de  justice, et siégeait, lors des audiences ordinaires avec le Président de chambre, devant la barre; les portraits des ducs de Lorraine qui y étaient disposés ont été brûlés par les Révolutionnaires. C’est dans cette salle que sont aujourd’hui installés solennellement, ou prêtent serment, Magistrats et Avocats.

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salle d'audience, ancienne Grand'chambre de la Cour souveraine puis du Parlement de Lorraine

Ouvrant la nouvelle année judiciaire, l'audience solennelle de rentrée du Parlement de Lorraine avait lieu à la Saint-Martin (3 Novembre). La messe de rentrée dite du Saint Esprit ou "messe rouge" était célébrée à cette occasion par Monseigneur l'Evêque de Nancy dans la grande salle d'audience en présence du premier président, des présidents-à-mortier, tenant leurs mortiers (toques) à la main, en robes rouges et manteaux fourrés comme  les conseillers, gens du roi et greffiers en chef en chaperons. Cette messe de rentrée était appelée "messe rouge" car l'évêque et les célébrants revêtaient des ornements liturgiques, eux aussi de couleur rouge évocatrice du Saint-Esprit. L'avocat général prononçait ensuite le discours d'usage. Cette tradition datant du XIVème siècle a été abolie en 1880  (NB :  depuis 1975, l'audience solennelle de rentrée de la Cour et des Tribunaux a lieu le 5 Janvier de chaque année civile. La messe de la Saint-Yves, patron des juristes, célébrée chaque année, le 18 Mai, à la cathédrale de Nancy par Monseigneur l'Evêque, en présence des hommes de loi et de leur famille, évoque la "messe rouge" d'antan).

A la Révolution, la place Carrière était appelée place de la République Démocratique, l’Arc Héré s’appelait Porte du Peuple, la rue Héré, la rue Marat, la place Stanislas, place du Peuple, le parc de la Pépinière était appelé Cours de la Réunion ; un seul magistrat de la Cour, Collinet de la Salle, sera exécuté sur l’échafaud, ainsi que la femme et la fille du Président à mortier de Vigneron.

La Loi du 27 ventôse an VIII restaura la juridiction du second degré à Nancy, le Tribunal d'Appel de Nancy pour les seules décisions civiles, le Tribunal Criminel départemental, en fonction depuis janvier 1792, étant juge d'appel des décisions pénales, prises par les tribunaux de première instance compétents en matière civile et pénale.

Le 15 Mars 1811, le nouveau Tribunal d'Appel ou Cour d'Appel de Nancy prendra le titre de Cour d'Appel Impériale de Nancy compétente pour les départements de la Meurthe, de la Meuse et des Vosges.

Le Tribunal Criminel départemental de la Meurthe, sera maintenu sous l'Empire et prendra le nom de Cour de Justice Criminelle puis, en 1810, celui de Cour d'Assises.

La Cour est demeurée là où l'a placée Stanislas, il y a 250 ans.

“Depuis deux siècles et demi, les murs de cette maison ont entendu tous les échos des tristesses humaines, procès civils où se jouent parfois la fortune et la considération des hommes, justice criminelle où se perdent l'honneur, la liberté ou la vie, et pourtant ....ce palais semblait n'avoir été fait que pour la joie, les rires et la gaieté!”  ( Louis Sadoul, président de Chambre, 1932)

A savoir: Craon se prononce en Lorraine cra-on et non cran comme Craon dans la Mayenne.

 

LE SIEGE DE LA COUR D'APPEL, ANCIENNE COUR SOUVERAINE DE LORRAINE ET DE BAR, ANCIEN PARLEMENT DE LORRAINE

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D’abord installé depuis 1519 sur la place du marché, devant l’Eglise Saint-Sébastien, son siège, appelé “le grand auditoire”, servait à la fois d'Hôtel de ville et de Palais de justice puisque regroupant le Conseil de ville, la Cour Souveraine, la Chambre des comptes, le baillage, la prévôté, les prisons, les halles et le marché : il  était particulièrement incommode. 

En 1751, Stanislas affecte l’Hôtel de Craon, construit par Boffrand en 1715, à la Cour Souveraine de Lorraine et Barrois.

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L'hôtel de Craon d'après le Livre d'architecture de Germain Boffrand (1745)
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L'hôtel de Craon aujourd'hui

Germain Boffrand, architecte du Duc Léopold, élève et neveu d’Hardouin-Mansart construisit le château de Lunéville édifia en 1715, en 18 mois, l’Hôtel de Craon, cadeau du Duc Léopold à sa favorite, Madame de Craon, Place Carrière.

Son élève, Emmanuel Héré, architecte du Roi Stanislas, déclina avec bonheur ce modèle en 1755 pour construire les 4 Pavillons-Hôtels de la Place Stanislas dits Alliot (Grand Hôtel), Jacquet (Cafés Foy, Commerce), des Fermes (Opéra-Théâtre) et du Collége de Médecine (Musée des Beaux-Arts).

" Si l’on considère le plan de cet hôtel, tel qu’il existait à l’origine et tel qu’il est reproduit dans le livre d’architecte de Boffrand, si l’on observe au rez-de-chaussée les six arcades à plein cintre avec les mascarons à la clef, les sept pilastres corinthiens le long du premier et du second étage, la disposition des fenêtres cintrées du premier étage et des petites fenêtres bombées du second ; si l’on jette un coup d’œil sur le balcon et sur la galerie à jour, aujourd’hui disparue , qui court au sommet et qui supporte des vases élégants (pots à feu), on verra tout de suite où Héré a pris son modèle pour les bâtiments de la place royale (Place Stanislas). Il s’est presque borné à copier l’hôtel de Craon de Boffrand : c’est lui qui a fourni le schéma des monuments de notre admirable place." (Histoire de Nancy, C. PFISTER) 

 

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Le musée

► à lire également : JJ LIONNOIS, Histoire des villes vieille et neuve de Nancy depuis leur fondation jusqu'en 1788 tome 1 (extraits)

Les personnalité judiciaires lorraines ayant marqué leur époque,

par Jean MERVELET, magistrat honoraire

Nicolas REMY

Né dans les Vosges vers 1530.

Célèbre  juge de Lorraine, il envoya à la mort par le feu au moins 800 sorciers et sorcières. Anobli par Charles III, il fut nommé à la tête de la Justice Générale pour les baillages de Nancy, d'Allemagne et des Vosges. En 1595, il écrivit en latin un traité de démonolâtrie sur les pouvoirs du diable (traduit en 1997 par le professeur Jean Boes).

Ma justice est si bonne, disait-il, que l'an dernier, il y en eut seize qui se sont tués pour ne pas passer par mes mains" (Jules Michelet, la Sorcière).

Ambroise REGNIER

Né â Blâmont en 1746, ancien président du tribunal de Nancy, il fut Ministre de la Justice de 1802 à 1813.

Son oeuvre maîtresse fut la réorganisation de l'administration de la justice dans les 130 départements français avec la création de 500 tribunaux de Première Instance et de 36 Cours Impériales.

Il reconstitua l'ordre des avocats en 1810, après avoir rétabli le costume judiciaire.

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Marcel ROUSSELET 

Nancéien, il a été premier président Honoraire de la Cour d'Appel de Paris.

Historien de la magistrature, académicien, il a écrit une Histoire de la Magistrature en deux volumes qui fait autorité.

Louis SADOUL

Né â Raon l'Etape en 1870, président de Chambre à la Cour de Nancy, co-directeur du Pays lorrain.

Il a fait paraître de nombreux historiques dans cette revue. Il publia plusieurs ouvrages notamment le crime des cardinaux en 1925 et une série de très belles histoires judiciaires qu’il avait rassemblées sous le titre de l’Assassinat de la Présidente (1928). Dans le premier de ces livres, il relate une effroyable erreur judiciaire qu’il a scientifiquement démontrée.

“ En l’an XI on avait découvert dans une carrière de Vittel des ossements humains. On crut voir là les preuves d’assassinats commis par les membres d’une famille Arnould qui habitait les environs. On supposa également que les victimes étaient des marchands de bestiaux de régions limitrophes qui venaient de temps à autre dans le pays; le 29 fructidor an XIII, (16 septembre 1805) cinq têtes tombaient à Epinal en exécution d’un arrêt de la Cour criminelle des Vosges”.

Le Président Louis Sadoul a démontré que les ossements trouvés à Vittel provenaient d’un très ancien cimetière, et après de patientes recherches, il a découvert la trace du décès des prétendues victimes à des dates bien postérieures à la condamnation de la famille Arnould .

Il met en garde les magistrats contre les risques de l’erreur judiciaire.

Georges BURGUET

Né en 1884, il a été président du tribunal civil de Nancy de 1945 à 1955.

Président de l'Académie Stanislas, le président Georges BURGUET se situait comme le président SADOUL précité, et comme les Présidents Camille BERLET et Serge MOUGNE dans la lignée des magistrats érudits de province, membres des sociétés littéraires et historiques, qui ont su honorer les lettres et la magistrature.

André LACROIX

Greffier en Chef du Tribunal Civil, Lieutenant du 226e RI, tombé au champ d’honneur à Courbesseaux le 25 août 1914 lors des premières violations de frontières par les Uhlans dans la Seille.

Pierre-Henri TEITGEN

Né le 29 mai 1908, Garde des Sceaux, professeur à la Faculté de Droit de Nancy.

Il fut un haut responsable de la Résistance de 1940 à 1944 puis successivement, Ministre de l’Information, Ministre de la Justice, Ministre des Forces Armées, Ministre de la France d’Outre-mer, et trois fois Vice-Président du Conseil, de 1944 à 1958. Son père Henri TEITGEN, l’un des leaders du parti démocrate populaire de l’époque, était en 1939, Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Nancy.

Reçu premier au concours d’agrégation des facultés de droits en 1934 à 26 ans, alors qu’on lui avait affirmé que, venant de sa province, il avait peu de chance d’être admis à son âge, Pierre-Henri TEITGEN se retrouva Professeur à le Faculté de Droit de Nancy et, durant cinquante ans, garda la fierté de ce titre et de cette fonction.

Estimant en 1936 que naîtrait de la législation du Front populaire un nouveau droit des relations professionnelles, il établit en 1937 avec François de Menthon le numéro 0 d’une revue mensuelle”Droit social” puisque tout droit est social par définition…affirmait-il avec raison;

Dans un ouvrage intitulé faites entrer le témoin suivant, Pierre-Henri TEITGEN apporte son témoignage sur la période 1940-1958, de la Résistance à la Ve République.

Le 11 avril 1946, le Garde des Sceaux Pierre-Henri TEITGEN a obtenu des députés de l’Assemblée Nationale l’autorisation pour les femmes d’accéder à la fonction de Magistrat.

Pierre Henri TEITGEN

Suzanne GOUSSET

Née REGNAULT le 18 Juin 1914, première magistrate française issue du concours de la magistrature.

Madame Suzanne REGNAULT-GOUSSET a pris ses fonctions comme Juge Suppléant  à Nancy le 31 mars 1947, ayant passé avec succès le premier concours de la Magistrature–session de novembre 1946- qui suivait la loi du 11 avril 1946 autorisant les femmes à devenir magistrat, loi “arrachée” aux députés par le Garde des Sceaux Pierre-Henri TEITGEN.

Demeurant rue de la Ravinelle à Nancy, madame Suzanne GOUSSET est devenue magistrat à l’âge de 33 ans pour faire face à ses obligations familiales.

Elle est issue d’une famille de magistrats: son père fut Notaire puis Juge de Paix à Reims et à Paris, son frère fut Président de Chambre à la Cour d’appel de Versailles.

Madame Suzanne REGNAULT-GOUSSET a mené une partie de sa carrière au Tribunal de Première Instance de Lunéville jusqu’à sa fermeture en 1958, puis à Nancy comme juge au siège au tribunal de grande instance jusqu’à sa retraite comme juge honoraire.

Suzanne REGNAULT GOUSSET

La ville de Nancy

La ville de Nancy, née au 11e siècle est une ville singulière, qui échappe aux règles traditionnelles de développement des villes européennes, et ce contrairement à Metz, de 1000 ans son ainée.

 

C'est au milieu du 11e siècle que le Duc Gérard d'Alsace, héritier de Lothaire s'installe à Nancy. La région est plutôt insalubre voire inhospitalière sur l'est de la ville, alors entièrement marécageux. Le 1er Castrum, noyau d'origine de la ville se compose d'une tour féodale et de la Grande Rue actuelle.

En 1477, suite à deux tentatives d'annexion infructueuses de la ville de Nancy par Charles le Téméraire, alors Duc de Bourgogne, Nancy entra dans un processus d'expansion et de croissance.

Le petit Duché de Lorraine naquit entre deux géants que sont le Royaume de France à l'ouest et le Saint-Empire Romain Germanique à l'est.


L'âge d'or de Nancy débuta à la fin du XVe siècle et se poursuivra tout au long du XVIe siècle. Les Ducs de Lorraine en ont fait leur capitale, René II, Antoine, puis Charles III vont entourer la ville d'une enceinte bastionnée et multiplier les constructions, en particulier le Palais Ducal.


Nancy est une ville qui s'étendra du Nord vers le Sud, avec la juxtaposition au sud de la « ville neuve » contrairement aux autres villes où l'expansion part du noyau urbain.

C'est en 1588, sous le règne de Charles III que la ville fut transformée, transformation caractérisée par un rejet de l'architecture du Moyen-Age au profit de celle de la Renaissance. Ainsi, le Sud de la ville de Nancy s'appuiera davantage sur l'urbanisme de l'antiquité privilégiant des voies orthogonales et larges permettant une meilleure circulation et une meilleure hygiène. C'est ainsi que deux artères phares furent construites: la rue Saint-Jean et son prolongement par la rue Saint Georges et la rue Saint-Dizier.

Ville médiévale de Nancy au XVIe siècle

Nancy est une ville fortifiée, protégée par 18 grands bastions (visibles sur la gravure ci-dessus) en forme de triangle rattachés aux remparts de la ville et coupés de l'extérieur par des douves remplies d'eau en cas de danger. Chaque bastion atteint la superficie de 3 hectares pour une hauteur de 18 mètres de haut.

Malheureusement, durant la guerre de 30 ans, la Lorraine est ravagée. La ville de Nancy est assiégée par Louis XIII et occupée par les troupes françaises dès 1633. Le Duc Charles IV reprend possession du duché en 1663 mais Louis XIV ordonnera la destruction des fortifications, seules les portes resteront intactes. Nancy sera une ville ouverte en 1665 qui subira une nouvelle occupation de 28 ans sous le règne de Louis XIV de 1670 à 1698. Dès 1671 pourtant, Sébastien Le Prestre, communément nommé VAUBAN expertisera le potentiel des anciens bastions de la ville de Nancy afin de se préparer à la guerre de Hollande. Les fortifications seront réédifiées pour l'occasion.

En 1697, le traité de Ryswick et le retour dans ses états du Duc Léopold marquent le début d'une nouvelle ère en Lorraine qui reste marquée par son occupation puisque la Lorraine se doit de rester neutre et de raser à nouveau ses fortifications.

Au XVIIIe siècle, Stanislas Leszczynski est le roi déchu de Pologne. Sa fille Marie Lezsczynska se maria en 1725 avec le roi de France Louis XV, lui permettant ainsi d'accéder au duché de Lorraine, à titre viager, dès 1737. Il signera en amont la secrète ''Déclaration de Meudon'' par laquelle les duchés de Lorraine seront rattachés à la couronne de France dès la mort de Stanislas.
Stanislas sera à l'origine de l'édification d'un ensemble urbain liant la « vieille ville » et la « ville neuve » de Nancy, notamment par la construction d'une place royale ornée en son centre de la statue du roi Louis XV, disparue lors de la révolution. Cette place correspond à l'actuelle place Stanislas dont la statue à l'effigie du Duc sera édifiée en 1851.

 

Stanislas dédira une partie importante de sa rente annuelle personnelle versée par le roi de France pour la construction des bâtiments et l’embellissement de la ville de Nancy en prônant le développement des écoles et des arts.

 

Gravure de la ville de Nancy au XVIIIe : à gauche, la « vieille ville » édifiée au XIe siècle, à droite la « ville neuve » construite au XVe siècle et au milieu, la jointure du XVIIIe siècle bâtie par le Duc Stanislas dont la place royale au centre

La ville de Nancy connut une période de déclin au XIXe siècle, secouée par la guerre franco-prussienne de 1870.

Néanmoins, la ville s'ouvrira grâce à la communication par voies ferrées notamment. L’inauguration de la première ligne de chemin de fer desservant Nancy eut lieu le 10 juillet 1850. La gare de Nancy fut mise en service en 1852, située à l'ouest et tournée intégralement vers la ville, son emplacement posa des problèmes logistiques lors de l'expansion de la ville derrière elle. A la fin du XIXe siècle, la ville comptera près de 120 000 habitants, chiffre qui a doublé en un demi siècle.

L'annexion de l'Alsace et de la Moselle par la Prusse en 1871 provoque la migration vers Nancy d'une grande partie de l’intelligentsia de ces départements. Le mouvement Art nouveau naît à Nancy à la fin du XIXe siècle, par le travail d'artistes, d'industriels et d'entrepreneurs tel que Louis Majorelle ou Antonin Daum. C'est ainsi qu'est fondée l'Ecole de Nancy en 1901. Le mouvement Art nouveau s'affaiblit  à la mort en 1904 d'Émile Gallé, fondateur de l'école. Le XXe siècle sera marqué à Nancy par son architecture et par l'Art Décoratif.

sources:conférence animée par M. Alain BARBILLON, architecte, ancien Directeur de l'urbanisme à Nancy et Conseiller technique pour la valorisation du patrimoine © Parquet Général

 La région Lorraine

La Lorraine d'aujourd'hui est un vestige du royaume créé par le Traité de Verdun qui attribua cette partie du territoire à Lothaire, un des trois fils de Charlemagne, en 843. En 880, la Lotharingie est intégrée à la Francie occidentale, qui deviendra le Saint-empire romain germanique. Les villes épiscopales que sont Metz, Toul et Verdun, héritières des privilèges carolingiens, s’octroient immédiatement une indépendance de fait. Rapidement les Ducs établissent un château au centre de leurs possessions, autour duquel un bourg, puis enfin une cité, Nancy deviendra la capitale politique et administrative de leur duché.

Au fil des siècles, le royaume de France n'aura de cesse de prendre le contrôle des territoires lorrains. En 1420, Charles II de Lorraine consacre la paix en mariant sa fille et héritière Isabelle à l'héritier du Duché de Bar, René Ier d'Anjou. Quelques années plus tard, il reçoit à Nancy une jeune fille qui souhaite "bouter les Anglais hors de France", Jeanne d'Arc, qui lui conseille de renvoyer sa maîtresse et de reprendre son épouse légitime.

En 1552, après avoir passé un accord avec les protestants allemands, le roi Henri II de France annexe successivement les trois villes épiscopales de la région - Metz, Toul et Verdun - qui seront unies sous le vocable "Trois-Évêchés ". Ils ne seront pourtant officiellement réunis à la France qu'en 1648 par les traités de Westphalie.

Le duché de Lorraine est occupé par la France sous Louis XIII et Louis XIV mais retrouve son indépendance (surveillée) en 1697 avec le duc Léopold Ier. Pour bien montrer sa détermination, il fait construire le château-résidence de Lunéville que Stanislas s'appropriera quelques années plus tard. En 1738, l'empereur Charles VI obtint l'acceptation par la France de la "Pragmatique sanction" en échange des duchés de Lorraine et de Bar. Les duchés seront donnés au roi déchu de Pologne, Stanislas Leszczynski, beau-père de Louis XV qui avait épousé sa fille Marie Lesczynska. À la mort de Stanislas en 1766, la France reçut les duchés qui devinrent des provinces du Royaume de France.

Stanislas fût, à Nancy, un acteur important des Lumières : il dota la ville d'un ensemble architectural exceptionnel. Cet ensemble urbain est inscrit depuis 1983 au titre du patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco (les places Stanislas, de la Carrière et de l'Alliance). Il se distingua par des initiatives sociales en avance sur son temps : écoles, hôpitaux et bibliothèques publiques, greniers collectifs, secours aux plus démunis, et obtint le surnom de "Bienfaisant".

Quatre départements sont créés à la Révolution, en 1790 : la Meuse, la Meurthe, la Moselle et les Vosges. En 1871, le traité de Francfort attribue à l'Empire allemand les territoires lorrains correspondant à une partie du département de la Moselle et du département de la Meurthe, l'arrondissement de Saint-Dié dans les Vosges est également amputé des parties anciennement rattachées à l'Alsace.

La Première Guerre Mondiale marque profondément la Lorraine qui voit ses habitants s'affronter sur son sol sous des uniformes ennemis. La majorité des Mosellans, sujets loyaux de l’Empire allemand se battent pour lui (380 000 Alsaciens-Lorrains, soit plus de 95% des conscrits). La bataille de Verdun est une des plus longues et meurtrières de cette Grande Guerre. Plusieurs villages sont entièrement détruits, la région est dévastée. Elle abrite désormais beaucoup de mémoriaux dont le plus connu est l'ossuaire de Douaumont. Le traité de Versailles restitue l'Alsace-Lorraine à la France.

Durant l'entre-deux guerres, la ligne Maginot est construite sur une partie du territoire lorrain mais se révèlera stratégiquement inutile. La Moselle est de nouveau annexée en 1940, des jeunes Mosellans sont intégrés dans les armées du Troisième Reich. La libération de la Lorraine se fait par étapes à partir du 31 août 1944 et se termine le 19 mars 1945.

La Lorraine est marquée par de nombreux sites sidérurgiques éparpillés dans la région (Longwy, Hayange, Amnéville...). Les hauts fourneaux qui déformaient les paysages lorraines ont façonné son identité. Ainsi, dans les années 1960, la Lorraine employait 110 000 personnes dans la sidérurgie et les mines de fer. Cette région a su se transformer pour s'adapter à la nouvelle donne économique et sociale.

Ses activités historiques sont la sidérurgie, les houillères (mines de charbon), le textile ainsi que les mines de fer. Cela ne représente plus que 25 000 emplois dans la région alors qu'on en comptabilité plus de 200 000 cinquante ans auparavant. La Lorraine a su se reconvertir dans certaines activités : la métallurgie, la construction automobile (avec Peugeot SA notamment), la chimie, la construction électrique, l'énergie et la logistique. Elle a également su dynamiser son secteur tertiaire qui ne compense toutefois pas totalement la perte des emplois industriels.

La Lorraine bénéficie d'une position géostratégique : elle est située au coeur de l'Europe occidentale et d'un espace transfrontalier. Elle est, en effet, frontalière avec trois pays : le Luxembourg, la Belgique et l'Allemagne, mais est également proche des Pays-Bas, de la Suisse et de l'Italie. Cette proximité explique qu'un travailleur lorrain sur dix a un emploi de l'autre côté de la frontière, au Luxembourg principalement, dans le secteur du commerce et de services divers notamment.

Les voies de communication et les infrastructures de transport y sont très développés avec un vaste réseau autoroutier (A4, A30 et A31) et une ligne TGV Est qui la traverse et qui joint Paris à Strasbourg. Elle est également dotée de l'aéroport Metz-Nancy-Lorraine et de ports fluviaux commerciaux.

L'aire urbaine de Nancy est la plus importante de la région (435 000 habitants) avec une sphère tertiaire prédominante. L'aire urbaine de Metz arrive en seconde position (390 000 habitants) et est marquée par des secteurs économiques tels que l'automobile, l'agroalimentaire ou la logistique. Ces deux aires urbaines sont également les deux plus grands pôles universitaires de Lorraine. Regroupés dans l'Université de Lorraine depuis 2001, ils représentant, à eux deux plus de 50 000 étudiants.

Au dernier recensement INSEE, la population Lorraine était de plus de 2 350 000 habitants. Tous peuvent profiter du patrimoine culturel de la région que ce soit au travers l'Ecole de Nancy avec son esprit des Lumières, le Centre Pompidou et ses galeries d'art, ou encore les imageries d'Epinal et les cristalleries de Baccarat, connues dans le monde entier.

Quelques sites lorrains exceptionnels

Le château des Ducs de Lorraine

Situé au Pays des 3 frontières (France, Allemagne, Luxembourg), le château de Sierck-les-Bains domine la vallée de la Moselle. C'est un des seuls forts du XIe siècle de l'Est de la France dont les murs d'enceinte, les casemates, les tours massives à meurtrières avec leurs souterrains, sont encore dans un état imposant. Il fut également une des résidences favorites des Ducs de Lorraine. En 1673, Vauban fortifia les murs d'enceinte qui subsistaient.

Aujourd’hui, ce monument remarquable situé dans un cadre naturel exceptionnel revit à travers des expositions permanentes et de nombreuses animations qui replongent le visiteur dans l’atmosphère médiéval.

Les places Stanislas, de la Carrière et d'Alliance

Construite entre 1751 et 1755 par l'architecte Emmanuel Héré selon les souhaits du dernier Duc de Lorraine, Stanislas Leszczynski, la place Stanislas est une place royale aujourd'hui inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en tant qu'œuvre architecturale typique du classicisme français. La place Carrière et la place d'Alliance, situées près de la place Stanislas font également partie du patrimoine mondial de l'UNESCO.

 

 

La citadelle de Bitche

Au détour des collines des Vosges du Nord, la Citadelle de Bitche déploie ses puissantes murailles flanquées de bastions. Entre 1680 et 1754,Vauban et Cormontaigne ont successivement œuvré à son édification pour le compte des rois de France. Cette forteresse est un ouvrage unique et une prouesse d’ingéniosité.

Le château des Lumières à Lunéville

En 1702, le Duc de Lorraine Léopold 1er, s'éloignant de sa capitale Nancy, occupée par les Français, choisit Lunéville pour s'y installer avec sa cour. Il y fait construire par Germain Boffrand, un château somptueux, inspiré du palais de Louis XIV. De style sobre, mais élégant, le château va devenir la résidence de Léopold, puis de son successeur,Stanislas Leszczynski, duc de Lorraine.
Classé "Monument historique", il attire chaque année des milliers de visiteurs. Approche et découverte des pièces restaurées, expositions temporaires, promenades dans le parc des Bosquets s'ouvrent toute l'année aux visiteurs.

Les sites de la Grande Guerre à Verdun

Verdun est emblématique. L'évocation de cette ville fait tout de suite penser aux champs de bataille et au courage des combattants de la Grande Guerre. Durant ce conflit, qui dura presque toute l'année 1916, Verdun devient le symbole de la résistance française face aux allemands.

La défense tiendra dix mois, dix longs mois durant lesquels la ligne de front ne cessera de bouger mais ne cèdera pas. Des villages sont détruits, les bois disparaissent, les champs sont labourés d'obus. Les hommes se battent pour quelques mètres carrés de terres changeant d'appartenance au gré des jours.

Cette bataille a fait de la cité la « capitale de la Victoire » selon André Maginot. Ce dernier choisira d'ailleurs le Soldat Inconnu parmi un des soldats de Verdun.

De nombreux lieux et monuments témoignent de l'ampleur de cette bataille : le fort de Douaumont, celui de Vaux, le monument de la Victoire, la Voie Sacrée...

Les sites de la Ligne Maginot

A la veille de la Seconde Guerre Mondiale, la Lorraine se retrouve à nouveau en première ligne. Les traumatismes laissés par les précédents conflits poussent l’armée française à renforcer ses lignes de défense. Ainsi nait la Ligne Maginot, censée stopper net l’avancée de l’armée allemande. L’Histoire écrira une page différente et les nombreux forts de la Ligne Maginot ne subiront pas les attaques pour lesquelles ils étaient conçus.

 

La station de ski La Bresse-Hohneck

La Bresse-Hohneck abrite la plus grande station de ski vosgienne. 220 hectares dédiés au ski au cœur du Parc Naturel des Ballons des Vosges, dans un paysage envoûtant de cols, de lacs, de crêtes et de forêts. Le Hohneck se trouve sur la commune de La Bresse à 1363m d'altitude. Depuis son sommet, le plus haut du département desVosges, vous surplomberez la plaine d'Alsace et distinguerez la Forêt Noire et même les Alpes par temps clair. http://labresse.net

 

L'Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson

L’Abbaye des Prémontrés, monument historique du XVIIIè siècle, est le plus bel exemple d’architecture monastique de Lorraine. Elle se dresse fièrement au bord de la Moselle, au cœur d’un parc de2,5 hectares. Visiter l’abbaye, c’est découvrir les lieux magiques qu’elle renferme tels que l'abbatiale, le cloître et les trois escaliers...

Le Centre Mondial de la Paix de Verdun

Le Centre Mondial de la Paix, des Libertés et des Droits de l’Homme est un lieu d’échanges, de rencontres et de réflexion qui développe les thématiques inscrites dans sa raison sociale. Situé dans le prestigieux palais épiscopal de Verdun, que Saint Simon qualifiait de plus splendide palais épiscopal qu’il y ait en France dans ses Mémoires.

L’exposition permanente « De la Guerre à la Paix » résume les problématiques des conflits à travers l’histoire, avec leurs différentes causes et conséquences, ainsi que l’évolution des méthodes de prévention et résolution. Le Centre Mondial de la Paix présente par ailleurs une riche programmation d’expositions temporaires à caractère artistique et/ou historique, d’expositions complémentaires à la visite des champs de bataille, de conférences, concerts, manifestations littéraires et d’accueil de scolaires grâce à son service pédagogique.

Le Palais des Ducs de Lorraine, le Palais du Gouvernement et le Musée lorrain

Le Palais des Ducs de Lorraine a été construit à partir de la fin du XVesiècle. Il représente encore aujourd'hui un grand ensemble palatial d’Europe. Sa porterie, entrée d’honneur du palais sur la Grande Rue constitue l’un des premiers témoins de l’art de la Renaissance dans l’Est de la France.

Le Palais du Gouvernement a, quant à lui, été construit au milieu du XVIIIe siècle par Emmanuel Héré. Il constitue le pendant architectural de l’hôtel de Ville auquel il fait face. Durant le règne de Stanislas, roi de Pologne et beau père de Louis XV, c’était la résidence du représentant de la France en Lorraine. Cet édifice emblématique symbolise l’entrée de la Lorraine dans le royaume de France. S’il a conservé un rôle de résidence militaire jusqu’en 2010, le palais du Gouvernement dépend désormais du Musée Lorrain. 

Ce Musée Lorrain possède une très vaste collection d'objets archéologiques, historiques et ethnologiques. Cette collection couvre tout l'espace lorrain et expose l'histoire de la région depuis la préhistoire jusqu'à l'époque contemporaine. L’œuvre politique et culturelle des ducs de Lorraine et de Bar est notamment présente dans les salles du musée : on y présente notamment le règne de Léopold et de Stanislas Leszczynski, souverain éclairé et bâtisseur.

Le Centre Pompidou à Metz

Le Centre Pompidou-Metz est un chef-d’œuvre de l’architecture contemporaine. Conçu par Shigeru Ban, il offre trois galeries d’expositions couvertes par un audacieux toit rappelant un chapeau chinois. Au gré de ses expositions temporaires et semi-permanentes, il accueille le meilleur de l’art moderne et contemporain en puisant dans la collection du Centre Pompidou, riche de 65 000 oeuvres. Cet espace de découverte de la création artistique sous toutes ses formes est aussi un lieu de vie où se succèdent toute l’année des événements.

Le Parc animalier de Sainte Croix

Premier Parc de Faune Européenne en France, le Parc Animalier de Sainte-Croix vous propose de découvrir sur plus de 120 hectares de prairie, de forêts et d'étangs, 1 500 animaux de 100 espèces en semi liberté !

Le zoo d'Amnéville

Le zoo d'Amnéville, entre Metz et Thionville, est un des plus beaux parcs zoologiques d'Europe. Il rassemble plus de 2000 animaux des cinq continents, appartenant à 360 espèces différentes. Des spectacles de rapaces en vol libre, d'otaries et de perroquets y sont proposés.

Le zoo permet de découvrir des espèces rares telles que des lions blancs, des tigres blancs, des wallabies... Les gorilles évoluent dans un décor tropical exceptionnel, dans une des plus grandes installations au monde.

Grands évènements en Lorraine

Les fêtes de l'Avent

Protecteur des enfants et des écoliers, saint Nicolas est aussi le saint patron de la Lorraine depuis 1477 sur décision de René II, duc de Lorraine. Il est célébré tous les ans le 6 décembre.

Dans la légende, Nicolas de Myre, naquit vers l’an 270 en Turquie. Canonisé, saint Nicolas est parvenu jusqu'à nous à la fin du XIe siècle, grâce à Albert de Varangéville qui rapporte des croisades une phalange du saint dans son village situé au bord de la Moselle appelé Port. Pour cette précieuse relique, on édifie une église qui deviendra plus tard la basilique de Saint Nicolas de Port.

De nombreux miracles lui sont attribués et les pèlerins affluent. C'est ainsi qu'un 5 décembre, vers 1240, le sire de Réchicourt qui prie chaque soir saint Nicolas se réveille non plus dans le cachot dans lequel il est emprisonné depuis des années par les Sarrazins, mais devant l'entrée de l'église de Saint-Nicolas-de-Port. Et les miracles continuent : dans les années 1930, un don de 7 millions de dollars permet de restaurer la basilique durement éprouvée par de nombreux pillages et incendies...

Aujourd’hui, bon nombre de petits Lorrains continuent encore à perpétuer la tradition : la veille du 6 décembre, ils déposent au pied de la cheminée leurs souliers accompagnés d’un morceau de sucre et d’une carotte. Dans la nuit, l’âne de saint Nicolas s’empare du sucre et de la carotte. En échange, les enfants qui ont été bien sages reçoivent un pain d’épices ainsi qu’une orange.

Spécialités culinaires lorraines

La quiche Lorraine

De l’allemand « kuchen », qui signifie gâteau, la Quiche Lorraine a une recette de terroir très ancienne, elle remonterait au 16ème siècle. Traditionnellement, elle était faite de pâte à pain (pâte brisée désormais), de poitrine de porc fumée, d’œufs et de crème fraiche.

La quiche lorraine n'était préparé que les jours de cuisson du pain dans le four communal. En effet, la chaleur résiduelle du four, une fois que le pain était prêt, servait à cuire cette tarte. La cuisson du pain empêchait les maîtresses de maison de préparer un repas plus conséquent. Toutefois, les familles se réjouissaient tout autant de pouvoir déguster les quiches et les tartes autour d’une table conviviale. Cette dimension conviviale a perduré après la fin des fours communaux.

Le pâté Lorrain

Le pâté lorrain est la plus ancienne spécialité de Lorraine : son origine remonterait au XIVème siècle ! Il était alors nommé “petit pâté lorrain” dans Le Viandier (premier livre de cuisine français, écrit par Guillaume Taillevent). Originaire de Baccarat, une fête lui est consacrée chaque année dans cette ville. Il est formé d'un rectangle de pâte feuilletée dans lequel a été disposée de la viande de veau et de porc marinée, le tout cuit au four. Entrée chaude, reine sur les tables lorraines, il s'accompagne d'une salade verte.

La potée Lorraine

La potée Lorraine est un plat convivial et familial où la saveur naturelle des produits du terroir, carottes et poireaux, se mêle à celle des charcuteries fumées. Autrefois, les femmes la mettaient sur le feu dès le matin. Elles plaçaient un morceau de viande dans une cocotte en fonte et y ajoutaient les légumes en leur possession : oignon, navets, poireaux, carottes et surtout beaucoup de choux et de pommes de terre pour remplir la cocotte... Pendant qu'elles travaillaient aux champs, la potée cuisait lentement.

La bouchée à la reine

Ce grand classique de la gastronomie française est, en fait, issu de la région Lorraine. Au Moyen Âge, il était courant d’entourer beaucoup de préparations de pâte. C’est Marie Leszczynska, épouse de Louis XV et fille du prince Stanislas, réputée pour sa gourmandise, qui aurait eu l’idée de ces petits feuilletages garnis d’une préparation en sauce…

La mirabelle

Les lorrains doivent ce fruit d'or à René d'Anjou, duc consort de Lorraine qui l'introduisit dans le pays au XVème siècle. Aujourd'hui, 400 000 mirabelliers lorrains assurent 80% de la production mondiale. La « petite reine de Lorraine » est très appréciée dans la confection de tartes et de confitures. Elle s'associe aussi bien aux plaisirs sucrés (nougats à la mirabelle), qu'aux délices salés (terrines). Elle sert également à fabriquer de l'eau de vie de Mirabelle, seule eau de vie qui bénéficie d'une appellation : la « Mirabelle de Lorraine ».

Le pain d'épices en forme de Saint-Nicolas

Le mois de décembre est marqué, en Lorraine, par les traditions de l'Avent. Ainsi le 6 décembre, Saint-Nicolas, patron des enfants et des écoliers, gratifie les enfants sages de chocolats et de pain d'épices tandis que le Père Fouettard distribue des « triques » aux enfants désobéissants. A cette occasion le pain d'épice prend la forme du Saint-Patron.

Le baba au rhum

Inspiré d’une pâtisserie polonaise, le baba au rhum a la forme d'une couronne dorée, brillante et moelleuse du sirop alcoolisé dont elle est imbibée.

Au cours de son long exil en France, le roi Stanislas, devenu duc de Lorraine, aurait réinventé la pâtisserie, au château de Lunéville ou à Nancy. La légende veut, en effet, que trouvant sa brioche trop sèche, il l’arrosa d’une liqueur et que, le résultat le satisfaisant fort, il demanda à son pâtissier, Nicolas Stoher, de lui en resservir régulièrement… Le pâtissier suivit la fille de Stanislas, Marie Leszczynska, à Versailles, lorsque celle-ci épousa le Roi Louis XV. Il y ouvrit une pâtisserie améliorant la brioche sèche polonaise en l’arrosant de vin de malaga et en faisant un succès indémodable. De nos jours, si le “vrai” baba au rhum, nature et sans crème, à quasi disparu des vitrines au profit du savarin, certaines pâtisseries industrielles en commercialisent dans les épiceries fines…

Le chardon lorrain

Les chardons lorrains sont des chocolats, de la forme d’une boule épineuse représentant un chardon, aux multiples couleurs, selon l'eau de vie qui se trouve en leur cœur : mirabelle, kirsch, framboise, marc de Lorraine... L'histoire ne dit pas quel confiseur fût le premier à le concevoir, seule son origine lorraine semble certaine ; le chardon, cette fleur violacée, est, en effet, son emblème, assorti de la devise de René II d'Anjou : « qui s'y frotte, s'y pique ». Le chardon est toujours présent sur le blason de la ville de Nancy.

 

Sources :Office du tourisme de la Meuse, Communauté de Commune et Ville de Verdun, Office du tourisme de Verdun, Mairie de Bar-le-Duc, Office du tourisme de Bar-le-Duc, Ville de Commercy, Ville de Saint-Mihiel, Offices du tourisme des Vosges et d'Epinal, Office du tourisme de la Meurthe et Moselle, Ville de Nancy, Chateau d'Haroué, Ville de Lunéville,Office du tourisme de Lorraine

Crédits photos :Office du tourisme de la Meuse - Guillaume RAMON et Michel PETIT;Offices du tourisme des Vosges et d'Epinal - Yannick HOLTZER, Olivier BIALECKI;Ville de Nancy ;Office du tourisme de Meurthe et Moselle - G. BERGER/ B. PRUD'HOMME;Conseil régional de Lorraine - Pascal BODEZ