Histoire du tribunal de Bar le Duc et patrimoine

01/01/2021 - mise à jour : 23/08/2022

Quelques références...

Le palais de Justice

photo porte entrée palais BLD

Le Palais de Justice, qui abrite le tribunal judiciaire (ancien tribunal de grande instance), occupe l’ancien hôtel particulier de Florainville.

Construit à la Renaissance, pour la famille de Florainville, d’origine luxembourgeoise et proche des ducs de Bar, puis occupé par les baillis de Bar, il fut dénommé Hôtel de Meuse au XVIIe siècle après son acquisition par le baron de Meuse.
Propriété de la Ville à partir de 1752, il devint l’Hôtel de ville jusqu’en 1794. Marie-Antoinette d’Autriche y logea le 10 mai 1770, lorsqu’elle fit route vers Compiègne pour rejoindre son futur époux, Louis XVI.
Après avoir hébergé une compagnie militaire de réserve de 1805 à 1814, l’hôtel de Florainville devint musée municipal en 1841, musée fondé par le maire Paulin Gillon et l’architecte Théodore Oudet.
Depuis 1949, il accueille le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc et la cour d’assises de la Meuse.
 
Son histoire architecturale est mouvementée : construit en pierre de Savonnières vers les années 1560-1580, avec un toit d’ardoises à quatre pans, puis modifié au XVIIIe siècle, on y trouve des cheminées du XVIIe siècle et un vitrail de XIXe siècle.
Il comporte trois niveaux dont un étage d’attique ouvert par des lucarnes cintrées sous le toit. Les fenêtres à meneaux du rez-de-chaussée, où arrivent un grand escalier à double révolution,  les bandeaux moulurés sur la façade et les pilastres d’ordre dorique datent de la Renaissance.

photo1palais BLD


La transformation de cette résidence privée en un édifice public au XVIIIe siècle conduit à la mise en place d’un perron devant la porte d’entrée, l’agrandissement des baies du premier étage et la création de deux balcons sur consoles ornés de garde-corps en fer forgé attribués à Jean Lamour (1698-1771), serrurier et ferronnier lorrain au service du roi de Pologne, duc de Lorraine, Stanislas Leszczynski, et auteur des grilles de la place Stanislas de Nancy.
Ces garde-corps comportaient à l’origine des lys de France et des barbeaux.

photo2 palais BLD

Les armes de la famille de Florainville qui ornaient la façade sont remplacées par celles du royaume de France et celles du duché de Bar surmontées de la devise latine gesta sonnant (les hauts faits résonnent).

photo3 palais BLD

Sur la façade rue Cim et celle rue des Ducs se trouvent deux inscriptions en vieux français.
 
L’hôtel a été partiellement classé au titre des monuments historiques: les toitures correspondant aux façades sur la place et sur rues  et la cheminée de la grande salle d’audience ont fait l’objet d’une  inscription par arrêté du 3 février 1988 (cad. AT 202). Les façades et toitures sur la place, sur rues et sur cour des trois immeubles, la cheminée du bureau du rez-de-chaussée, et celle de la chambre du Conseil, à l’étage, le vitrail représentant le maître-verrier Maréchal, dans l’escalier de l’ancien hôtel ont fait l’objet d’un classement par arrêté du 30 décembre 1992  (cad. AT 202).

maréchal de Metz

 

Le département de la Meuse

Lors de l'époque gauloise, le territoire meusien était occupé par deux peuples principaux : au sud, les leuques, qui avaient pour capitale Nasium (Naix-aux-forges à ce jour), et au nord, les médiomatriques qui avaient pour capitale Divodurum (Metz). Suite à la capitulation de Vercingétorix, ces deux tribus sont intégrées au système administratif romain.

A la domination des romains, succéda celle des Francs. Avec le Traité de Verdun, le Meuse se détache du Royaume de France et fait partie de la Lotharingie. S'établirent ensuite la puissance des évêques de Verdun et des comtes de Bar.

La Meuse ne sera entièrement rattachée au Royaume de France qu'au XVIIIe siècle. Ensuite, le décret de 1790 créa le département de la Meuse, qui fut composé de l’ancien duché de Bar, d’une partie de la Lorraine, d’une portion des Trois-Évêchés et d’une faible partie de la Champagne.

La Meuse a, par la suite, été le théâtre de nombreux affrontements, tant pendant la guerre contre la Prusse qui débuta en 1870, que durant la Première Guerre Mondiale pendant laquelle de nombreuses et importantes batailles eurent lieu sur son territoire, la plus emblématique étant celle de Verdun durant l'année 1916.

Au  au 1er janvier 2019, elle comptait 184 474 habitants, soit la plus petite population de la région Lorraine (269 522 habitants en 1801, 329 000 en 1851217 000 en 1936). Seules deux villes dépassent les 10 000 habitants : Bar-le-duc, le chef lieu du département, avec 15 221 habitants en 2016 (16 041 en 2006) , et Verdun qui comptait 17 913 habitants en 2016 (19 374 en 2006).

La Meuse est plutôt bien desservie puisqu'elle est traversée par l'autoroute de l'Est (A4) qui va de Paris à Strasbourg (et qui passe par Verdun notamment). Quand au transport ferroviaire, la Meuse n'est qu'à une heure de Paris en TGV depuis la gare Meuse TGV située près de la voie sacrée entre Bar-le-Duc et Verdun.

Habiter en Meuse, c'est aussi être proche des grandes villes lorraines, Nancy et Metz, à environ une heure de route ou de train selon l'endroit où l'on se trouve.

La ville de Bar-le-Duc

La ville de Bar-le-Duc témoigne d'une des architectures les plus remarquables de la Renaissance dont les hôtels particuliers de la Place Saint Pierre et de la Rue des Ducs de Bar en révèlent les plus beaux secrets.

La Porte Romane et la Tour de l’Horloge dominent la Ville Haute. Le château moyenâgeux a laissé place au Neuf Castel datant du XVIesiècle et abritant aujourd’hui les collections du Musée Barrois. De là, une promenade autour des remparts propose une visite insolite entre ville haute et ville basse, avec notamment les toits du Collège Gilles de Trêves qui a accueilli les maréchaux d'Empire Oudinot et Exelmans.

Sur la place Saint Pierre, l’église Saint Etienne, élégant édifice de style gothique recèle une sculpture troublante : le Transi, œuvre attribuée à Ligier Richier, un squelette représentant René de Chalon, s’élevant vers la victoire de la Résurrection.« Le Christ et les deux larrons » situé dans la même église ou encore « la Crucifixion » en l’église Notre Dame sont également attribués à cet artiste meusien qui constitue une des personnalités les plus marquantes de Bar-le-Duc et sa région.

Le Festival « Renaissance » à Bar-le-Duc

Festival des arts de la rue, le festival Renaissance(s) a lieu chaque année le premier week-end du mois de juillet (www.festivalrenaissances.com).

La confiture de groseille de Bar-le-Duc

Le « Caviar de Bar-le-Duc », tel que l'on appelle la confiture de groseille, est fabriqué de la même manière depuis le 14ème siècle : des femmes très habiles épépinent les groseilles à la plume d'oie avant de les jeter dans un sirop de sucre brûlant. Sa renommée s'est alors très vite étendue dans la société princière et aristocratique française. Elle fût même introduit par Raymond Poincaré, Barisien de naissance, à la table de l'Elysée.

On peut d'ailleurs retrouver cette délicieuse confiture dans la Lorgnon Linéen, une gourmandise au chocolat blanc, fabriquée dans la ville de Ligny-en-Barrois.

Saint-Mihiel, patrie de Ligier-Richier

Cette ville, au centre de la Meuse, a vu naître Ligier Richier, un artiste majeur de la Renaissance Lorraine. Une de ses sculptures est d'ailleurs présente dans l'Eglise Saint Michel au coeur de la ville. Saint-Mihiel accueille également une bibliothèque bénédictine où sont rassemblés des ouvrages provenant de la fondation de l'abbaye de Saint Michel et dont les plus anciens remontent au IXe siècle.

Enfin, on ne peut passer par Saint-Mihiel sans aller voir son Saillant, espace stratégique, témoin de nombreuses batailles durant la Grande guerre, ainsi que le site des Eparges si situant dans les environs de la ville. http://www.saintmihiel.fr/

Les rochers et les croquets de Saint-Mihiel

Les croquets, gourmandises composées majoritairement d'amandes, ont été inventés en 1854 par Charles Bourchette tandis que les rochers ont été créés 1922 et sont composés de noisettes recouvertes de chocolat. Ces deux gâteaux sont entrés dans l'encyclopédie des spécialités pâtissières de France

Commercy et la promenade Stanislas

Autrefois ville fortifiée, puis résidence des Princes de Lorraine, Commercy acquiert par le roi Stanislas, ses lettres de noblesse. La Promenade Stanislas, rythmée par des édifices majestueux (château Stanislas, Prieuré de Breuil, Musée de la Céramique et de l’Ivoire),vous mène également à des bâtisses plus discrètes grâce à une signalétique spécifique. http://www.commercy.fr/

 

La madeleine de Commercy

Stanislas Leczinski, après avoir perdu la couronne de Pologne, s'était retiré dans sa terre de Vaudémont. Un jour, alors qu'un repas allait être servi, le maître d'hôtel avertit Stanislas que le pâtissier était parti sans crier gare, emportant les gâteaux. Stanislas, gourmand et tenant à la bonne renommée de sa table était fort embarrassé. C'est alors que le majordome accourut, accompagné d'une jeune servante. Elle proposa à Sa Majesté de confectionner les gâteaux pareils à ceux que sa grand mère avait l'habitude de faire pour les fêtes familiales. Les petits gâteaux apportés dans de jolies corbeilles rencontrèrent un franc succès le soir même.

Stanislas félicita la jeune servante et lui demanda quel était le nom de ses petits gâteaux. Elle lui déclara ne pas le savoir, mais qu'ils venaient de chez elle, du pays de Commercy. S'enquérant ensuite de son nom, Stanislas nomma la pâtisserie, la Madeleine de Commercy tandis que la jeune Madeleine fût désignée pâtissière du roi.

 

Sources : Office du tourisme de la Meuse, Communauté de Commune et Ville de Verdun, Office du tourisme de Verdun, Mairie de Bar-le-Duc, Office du tourisme de Bar-le-Duc, Ville de Commercy, Ville de Saint-Mihiel.

Crédits photos : Office du tourisme de la Meuse - Guillaume RAMON et Michel PETIT