La Nuit du Droit 2024 à Bergerac

3 octobre 2024 à 18H
13/09/2024 - mise à jour : 25/10/2024
Bannière NDD

Pour cette deuxième édition de la Nuit du Droit à Bergerac, Mme Sylvie GUEDES, procureure de la République, a animé deux tables-rondes auxquelles ont aimablement participé des journalistes (Dordogne libre, Sud-Ouest, France Bleu Périgords), des avocats (dont Madame la bâtonnière du Barreau de Bergerac, Monsieur le bâtonnier du Barreau de Périgueux), et un professeur de droit d’un lycée de Bergerac.

Public NDD 2024

Dans un premier temps, ont surtout été présentés les bienfaits et les limites de l’émission JUSTICE EN FRANCE. Les journalistes y étaient favorables en ce qu’elle permet de voir la justice ordinaire dont les détails diffèrent tant des séries américaines. Défendant l’idée que les journalistes ne sont jamais neutres, mais essayent d’être honnêtes dans la retranscription des informations qu’ils délivrent, ils ont expliqué que le réalisateur de l’émission procédait à un montage.

Quant aux avocats présents, leur avis étaient aussi divisés que motivés : d’une part, a été défendue l’idée que venir assister aux audiences était la seule façon de comprendre la complexité des affaires, et qu’un téléspectateur qui ne regarde que l’émission de 50 minutes a une idée biaisée du déroulement d’un procès d’assises qui dure 2 jours en réalité. D’autre part, l’intention pédagogique de l’émission a été saluée, rappelant que le public qui se rend pour la première fois en salle d’audience (y compris les étudiants en droit) n’a qu’une compréhension très partielle, de sorte que l’émission JUSTICE EN FRANCE, très pédagogique avec ses encarts explicatifs, est indispensable pour faire comprendre aux citoyens le rôle de chaque acteur du procès.

Selon le professeur de droit en lycée, pour apporter de la pédagogie sur le fonctionnement de la justice, la solution est de multiplier les cours d’initiation au droit dans les écoles et pour tous, sans attendre le lycée et les enseignements spécialisés. En attendant, il fait le constat d’un déficit de culture juridique, qui laisse place à une conception biaisée, même si les élèves arrivent à avoir une distance critique sur les médias.

En somme, si une majorité de personnes sont favorables à l’introduction des caméras en salles d’audience dans un certain cadre réglementé et à des fins pédagogiques, il demeure des appréhensions quant aux potentielles dérives vers une justice spectacle où la victime n’oserait plus se livrer, et où l’image des institutions serait abimée par les vidéos postées sur les réseaux sociaux.

Pour démarrer la seconde table-ronde, les journalistes présents ont été questionnés sur leurs objectifs lors de la couverture médiatique d’un procès. Ils ont expliqué se trouver dans un cadre compétitif (entre eux, mais surtout avec Google) puis ont répondu en se basant sur une audience récente, lors de laquelle plusieurs affaires ont été retenues par le tribunal correctionnel : ils n’ont rien relaté de la bagarre ayant pour objet du cannabis, mais ont rédigé un article sur une affaire de cambriolages en série, pour lequel le public périgordin peut d’avantage s’identifier et s’intéresser.

Lors de la survenance d’un fait divers, ce sont souvent les villageois qui appellent les rédactions, lesquelles apprécient ensuite l’opportunité de faire un article, étant précisé qu’à défaut, les rumeurs infondées deviennent la seule source d’information pour le public local.

Pour démarrer la seconde table-ronde, les journalistes présents ont été questionnés sur leurs objectifs lors de la couverture médiatique d’un procès. Ils ont expliqué se trouver dans un cadre compétitif (entre eux, mais surtout avec Google) puis ont répondu en se basant sur une audience récente, lors de laquelle plusieurs affaires ont été retenues par le tribunal correctionnel : ils n’ont rien relaté de la bagarre ayant pour objet du cannabis, mais ont rédigé un article sur une affaire de cambriolages en série, pour lequel le public périgordin peut d’avantage s’identifier et s’intéresser.

Lors de la survenance d’un fait divers, ce sont souvent les villageois qui appellent les rédactions, lesquelles apprécient ensuite l’opportunité de faire un article, étant précisé qu’à défaut, les rumeurs infondées deviennent la seule source d’information pour le public local.

Également interrogé sur une possible délocalisation de la justice au sein des médias, les avocats ont plutôt regretté le manque d’impartialité des articles de presse qui retranscrivent une audience et qui sont publiés bien avant le délibéré, de sorte que le prévenu peut s'interroger sur l'indépendance de la décision qui sera rendue à son encontre. Mme GUEDES a alors clarifié avec fermeté que les magistrats ne rendaient pas leur décision en fonction des articles de presse, mais en fonction des pièces du dossier.

Pour conclure cette soirée, le dispositif Alerte enlèvement a été évoqué comme exemple d’une collaboration fructueuse entre médias et Justice. Enfin, a été souligné le nombre grandissant de juridictions qui communiquent sur LinkedIn, révélateur d’un souci de mettre en lumière les activités de la Justice.

La soirée a ainsi été l’occasion d’échanges instructifs entre professionnels et avec le public présent. Un enregistrement audio a été réalisé, et est disponible sur demande à communication.tj-bergerac@justice.fr .

 

A l’année prochaine pour une nouvelle Nuit du Droit !

Pour prendre connaissance du cadre légal et des textes applicables en la matière : 

Affiche NDD 2024
Affiche NDD 2024