6 juin 2023 – CCIP-CA – RG 21/21386
6 juin 2023 – CCIP-CA – RG 21/21386
La CCIP-CA était, dans cette affaire, saisie de l’appel interjeté contre une ordonnance ayant accordé l’exequatur à une sentence par laquelle un arbitre s’était déclaré compétent pour statuer sur les demandes d’indemnisation formées contre l’État de Malaisie par des personnes se présentant comme les descendants du Sultan de Sulu, en vertu d’un accord conclu par ce dernier en 1878.
Elle a déclaré recevables les demandes formées par cet État, en retenant que l’article 1525 du code de procédure civile, qui ouvre la voie de l’appel contre la décision qui statue sur une demande de reconnaissance ou d’exequatur d’une sentence arbitrale rendue à l’étranger, ne dispense pas la cour d’appel de l’examen des fins de non-recevoir opposées à la demande d’exéquatur, le renvoi fait à l’article 1520 du même code ne concernant que le seul contrôle de la sentence arbitrale.
Sur le fond, elle a estimé qu’en dépit des incertitudes liées à sa traduction, la clause invoquée pouvait être regardée comme une clause compromissoire, marquant la volonté des parties à l’accord de recourir à une procédure arbitrale pour trancher d’un éventuel litige né de ce contrat.
Elle a toutefois jugé, au vu des circonstances ayant présidé à la négociation de l’accord, que le choix de désigner le consul général de la couronne britannique pour connaître d’un tel différend avait été déterminant de leur volonté de recourir à une telle procédure, cette désignation étant indissociable de la volonté de compromettre, de sorte que la disparition de cette fonction rendait nécessaire un nouvel accord de volonté des parties, que l’intervention du juge d’appui ne pouvait suppléer.
Elle en a déduit que l’arbitre ne pouvait, dans ces conditions, se déclarer valablement compétent, infirmant ainsi l’ordonnance d’exequatur.
6 June 2023 – ICCP-CA - RG 21/21386
The ICCP-CA was seized of an appeal against an order granting exequatur to an award under which an arbitrator had declared himself competent to rule on claims for compensation against the State of Malaysia from persons identifying themselves as descendants of the Sultan of Sulu, under an agreement concluded by the Sultan in 1878.
The Court declared the grounds lodged by this State admissible, holding that article 1525 of the Code of Civil Procedure, which allows to appeal against a decision ruling on an application for recognition or exequatur of an international arbitral award made abroad, does not exempt the Court of Appeal from examining the admissibility of the bars of proceedings, since the reference to article 1520 of the same code only concerns the sole control over the arbitral award.
On the merits, the Court ruled that, despite the uncertainties because of its translation, the clause invoked could be considered as an arbitration clause, indicating the willingness of the parties to settle any potential dispute with respect to the contractual provisions under an arbitration procedure.
However, in the circumstances of the negotiation of the agreement, the Court ruled that the choice to appoint the British Consul General to hear such a dispute had been a determining factor in the parties' willingness to use such proceedings, as such appointment and such willingness could not be separated, so that the disappearance of that function required a new agreement between the parties, which the intervention of the supporting judge could not replace.
The Court inferred from this that the arbitrator could not, under such conditions, validly declare himself competent, and as a consequence overturned the exequatur order.