31 janvier 2023 – CCIP-CA – RG n°21/07383

31 janvier 2023 – CCIP-CA – RG n°21/07383

La CCIP-CA a rejeté le recours en annulation d’une sentence arbitrale rendue sous l’égide de la CCI opposant une société camerounaise, une société suisse, filiale d’une société française en liquidation, ainsi qu’une société repreneuse libanaise à une actionnaire minoritaire de la société Camerounaise, le litige portant sur l’exercice par cette dernière de son droit de préemption.

Après avoir rappelé que la compétence du tribunal arbitral n’est pas exclue du seul fait qu’une réglementation d’ordre public, fût-elle une loi de police, est applicable au rapport de droit litigieux, et constaté que les titres en litige appartenaient à la filiale suisse de la société en liquidation dont la cession n’était pas soumise à la compétence exclusive du tribunal de commerce en application de l’article R.662-3 du code de commerce, la cour a considéré que c’est en dehors des règles propres à la procédure collective que la filiale suisse a cédé ses titres à la société libanaise, de sorte que la contestation relative à l’exercice du droit de préemption appliqué à cette cession n’entre pas dans le champ de la procédure collective, mais constitue un litige de nature contractuelle non exclu de la compétence du tribunal arbitral.

La CCIP-CA a ensuite rejeté le moyen tiré de la violation de l’ordre public international en ce qu’il était tout d’abord fondé sur des motifs identiques à ceux, rejetés, tirés de l’incompétence du tribunal arbitral, en ce qu’il tendait ensuite à mettre en cause la motivation des arbitres sur l’exercice du droit de préemption et la validité de ce droit au regard des autres droits en cause, ce qui ne tend en réalité qu'à obtenir une révision au fond de la sentence arbitral, et enfin en ce qu’il ne justifie pas en quoi le principe de l’autonomie de la personne morale relèverait de la conception française de l’ordre public international.

31 January 2023 – ICCP-CA – RG n°21/07383

The ICCP-CA dismissed the action for annulment of an arbitration award issued under the aegis of the ICC between a Cameroonian company, a Swiss company that is a subsidiary of a French company in liquidation, a Lebanese takeover company and a minority shareholder of the Cameroonian company, the dispute concerning this minority shareholder’s exercise of its right of pre-emption.

After recalling that the jurisdiction of the arbitral tribunal is not excluded by the mere fact that a public policy regulation, even mandatory, is applicable to the disputed legal relationship, and founding that the shares in dispute belonged to the Swiss subsidiary of the company in liquidation, whose transfer was not subject to the exclusive jurisdiction of the Commercial Court pursuant to Article R.662-3 of the Commercial Code, the Court held that the Swiss subsidiary had sold its shares to the Lebanese company outside the rules of the collective insolvency proceedings, so that the dispute relating to the exercise of the right of pre-emption applied to this sale did not fall within the scope of the collective insolvency proceedings, but constituted a contractual dispute not excluded from the jurisdiction of the arbitral tribunal.

The ICCP-CA then rejected the plea alleging infringement of international public policy, in that it was based on the same grounds as the dismissed ones relating to the lack of jurisdiction of the arbitral tribunal, and in that it aimed to call into question the arbitrators' reasoning on the exercise of the right of pre-emption and the validity of that right in relation to the other rights at issue, which in reality only seeks to obtain a review of the merits of the arbitral award. Finally, the claimant failed to explain how the principle of the autonomy of legal persons is covered by the French concept of international public policy.