13 décembre 2022 – CCIP-CA – RG 22/00384

13 December 2022 – ICCP-CA – RG 22/00384
08/09/2023 - mise à jour : 08/09/2023

13 décembre 2022 – CCIP-CA – RG 22/00384
 
La CCIP-CA était, dans cette affaire, saisie sur déféré d’une ordonnance du conseiller de la mise en état ayant rejeté une fin de non-recevoir tirée de la tardiveté de l’appel interjeté contre une ordonnance prononçant l’exequatur d’une sentence arbitrale.

Elle a écarté des débats les dernières écritures de la société requérante et les sept pièces nouvelles qui les accompagnaient, considérant que leur communication tardive à la partie adverse, la veille de l’audience à 22 heures 55, heurtait le principe de la contradiction, faute de permettre à la défenderesse au déféré d’examiner ces nouveaux éléments et, le cas échéant, d’y répondre. Elle a relevé que cette atteinte était d’autant plus caractérisée que les modifications opérées dans les nouvelles conclusions n’avaient pas toutes été rendues apparentes, pareille attitude, qui met en cause le principe de loyauté des débats, étant de nature à induire en erreur cette partie.

Elle a jugé, sur la recevabilité de la requête, que, conformément à l’article 916 du code de procédure civile, le déféré doit être formé par requête à la cour « dans les quinze jours du prononcé de l’ordonnance concernée », cette formulation, qui déroge à la règle générale fixée à l’article 641 du même code, impliquant la prise en considération du jour de prononcé de l’ordonnance dans le décompte du délai.
 
Elle a précisé que cette solution ne pouvait être regardée comme portant atteinte au droit d’accès au juge, dès lors que les parties étaient assistées d’un avocat, professionnel avisé, ce mode de computation du délai propre au déféré ayant été consacré par la Cour de cassation avant l’instance concernée.

 

13 December 2022 – ICCP-CA – RG 22/00384

The ICCP-CA heard a referral against an order from the pre-trial judge dismissing a plea of indamissibility based on the ground that the appeal lodge against an exequatur order of an arbitral award was out of time.

It excluded from the proceedings the latest written submissions of the applicant company and the seven new exhibits attached to them, holding that their late transmission to the defendant, the day before the hearing at 10 :55 pm, breached the adversarial principle, as it did not allow the defendant to the referral to examine these new documents and, to respond to them. It considered that this breach was all the more characterized that the changes made in the new submissions had not all been made marked, such behaviour, that calls into question the principle of loyalty of the proceedings, being likely to mislead that party.

As regards the admissibility of the application, it ruled that, pursuant to Article 916 of the Code of Civil Procedure, the referral shall be lodged to the Court « within the fifteen days of the delivery of the order at issue », this wording that departs from the general rule of Article 641 of the Code above-mentioned taking into account the day of the order delivery when computing the time limit.
It held that this solution could not be considered as breaching the right of access to justice, since the parties were assisted by a lawyer, a knowledgeable professional, this method of computing the time limit specific to the referral having been established by the Court of cassation before the proceedings in question.