Histoire et patrimoine
HISTOIRE ET PATRIMOINE
Au XIIème siècle, les comtes de Toulouse érigent contre le rempart romain (dont un dernier vestige, long de sept mètres, est encore visible aujourd'hui dans les locaux de la cour d'appel), sans doute à l'emplacement d'une ancienne porte fortifiée, une puissante forteresse destinée à défendre l'entrée sud de Toulouse : le château narbonnais. A la réunion du comté de Toulouse à la couronne de France, en 1271, le château narbonnais devient le siège de l'administration royale, du sénéchal et du viguier.
En 1443, Charles VII décide de créer à Toulouse un "parlement" (c'est-à-dire une cour de justice) sur le modèle du parlement de Paris, créé par Saint-Louis pour juger en appel au nom du roi. Le parlement de Toulouse doit beaucoup à l'action menée par les Etats du Languedoc, qui depuis longtemps le réclamaient, au nom de l'éloignement du parlement de Paris et de la spécificité du droit méridional.
Le parlement de Toulouse sera donc le premier du genre créé en province. Il étend au début son ressort du Rhône à l'Atlantique, des Pyrénées au Massif Central, mais la création du parlement de Bordeaux, en 1462, lui enlève la Guyenne, la Gascogne, les Landes, l'Agenais, le Béarn et le Périgord.
Le 4 juin 1444, le nouveau parlement de Toulouse s'installe dans une salle du château narbonnais, mais sa rentrée solennelle n'aura lieu que le 11 novembre suivant, sous la présidence du premier président Aynard de Bletterens.
En 1492, la "salle neuve" du château est livrée : c'est la grand-chambre qui jusqu'à aujourd'hui n'a pas changé d'emplacement. A cette époque, le château narbonnais est déjà très dégradé. On prend la décision de le démolir en 1549, et on confie à l'architecte Nicolas Bachelier le soin de le reconstruire dans le style Renaissance. Nicolas Bachelier meurt en 1556, et son successeur, Dominique Bertin, ne pourra achever les travaux.
En 1576, l'endroit dégagé par les démolitions est concédé à des marchands et boutiquiers. Dès lors, le parlement va se développer de façon anarchique vers l'est (emplacement actuel de la cour d'appel et de la cour d'assises), au milieu d'un quartier commerçant animé.
En 1783, l'architecte Jean-Arnaud Raymond propose un plan de reconstruction, en vertu duquel on rase l'ancienne conciergerie, ultime vestige du château narbonnais (1788), et la tour de l'Horloge. Mais la Révolution met un coup d'arrêt au chantier. Il faut attendre la réorganisation de la justice en 1810-1811 pour qu'enfin on dote d'un palais de justice digne de ce nom la "cour impériale" de Toulouse.
La cour d'assises est érigée entre 1824 et 1831, la cour d'appel entre 1824 et 1833, la prison entre 1822 et 1827, le tribunal de première instance entre 1844 et 1851. Cet ensemble est l'oeuvre de l'architecte Jean-Pierre Laffon. Conséquence des travaux : les petites rues, places, portes, vestiges de l'ancien château narbonnais mêlés aux bâtiments judiciaires, disparaissent.
A l'angle de la place du Parlement et des allées Jules Guesde, se trouvait un bâtiment triangulaire, qui fut d'abord la prison, érigée entre 1822 et 1827, avant de devenir gendarmerie en 1896, lors de la construction de la prison Saint Michel . En 1971, il a permis une première extension du tribunal de grande instance.
Une deuxième extension rendue nécessaire par l'insuffisance des surfaces est intervenue en 1986 par l'acquisition de locaux situés rue Darquier où est actuellement installé le service des affaires familiales. Jusqu'à son déménagement dans l'avenue Camille Pujol en février 2000, le tribunal d'instance était situé au 12 des allées Jules Guesde ; il avait été construit courant 1965-1966 sur les plans des architectes Brunerie et Alet.