Histoire et patrimoine

Histoire du bâtiment
En 1958, l'ancien palais de justice de Saint-Denis, de style colonial, connu sous le nom de "maison Gillot l'Étang" est détruit par un incendie. Afin d'assurer la continuité de l'activité judiciaire, un premier édifice est construit en périphérie de la même parcelle.
En 1961, le projet de construction d'un édifice plus vaste est confié à l'architecte Jean HÉBRARD, suite à l'accord du Conseil des bâtiments civils et du ministère de la justice, représenté par l'architecte en chef Eugène BEAUDOIN. Pendant cette phase des travaux, l'architecte préconise de bâtir autour des vestiges de l'ancien palais de justice pendant qu'on les supprime, pour faciliter et accélérer les travaux. Cette décision est à l'origine de la forme en U du bâtiment.
Les travaux de constructions ont lieu en 1963 et 1964, année de l'inauguration du bâtiment. Pendant 24 ans, le bâtiment abritera le tribunal de grande instance de Saint-Denis. Ce dernier déménagera en 1988 au nouveau palais de justice, dans le quartier de Butor, à Champ Fleuri. À compter de 1988, seule la cour d'appel demeurera dans le bâtiment de la rue Juliette Dodu.
Organisation actuelle
L’actuelle cour d’appel est constituée de deux bâtiments édifiés en béton armé. Le bâtiment principal présente une façade frontale et se déploie en deux ailes inégales autour d’une cour.
Depuis la rue, un emmarchement monumental conduit au premier étage. Le rez de chaussée, occupé par des bureaux et archives se fait oublier au profit du second niveau. L’ensemble de la façade est très ouvert par des loggias filantes (varangues), ponctuées par des colonnes qui laissent la façade en retrait abritée par des brise-soleil placés dans la partie haute de l’entrecolonnement, reprenant un motif traditionnel de l’architecture créole.
Une prise de lumière directe supplémentaire est toutefois présente en attique grâce à un bandeau de fenêtres en retrait qui éclaire les salles en cœur de bâtiment. Les angles des différentes ailes sont mis en valeur par un placage d’appareillage rustique en pierre noire sur les trumeaux. Quoi que de nature moderniste, ce bâtiment reprend des dispositions et des matériaux traditionnels de l’île et de l’architecture créole, dessinant, de prime abord, un vaste bâtiment aux allures d’habitation coloniale.
La salle des pas perdus
La salle des pas perdus, à l’intérieur, blanche et éclairée en partie haute, est très lumineuse. La partie inférieure des murs est rehaussée de plaques de marbre rouge. Il faut également noter les flambeaux en bronze et les portes des deux salles d’audience en métal dont les poignées forment un glaive, emblématique de ce lieu régalien. L’emploi d’une pierre marbrière en parement intérieur contribue à la dignité simple et élégante du décor monumental des salles d’audience qui nous rappelle l’intervention de l’administration des bâtiments civils.



