Histoire et patrimoine

29/03/2019 - mise à jour : 10/09/2019
Façade Palais 3

 

Le Palais du Parlement de Normandie

Niché entre la Cathédrale Notre-Dame de Rouen et la place du Vieux-Marché, le Palais du Parlement de Normandie jouit d’un splendide écrin en plein cœur du centre-ville historique de la capitale normande.

Tourelle

Ordonnée par Louis XII en 1499 afin d’accueillir l’Echiquier de Normandie, qui deviendra quelques décennies plus tard Parlement de Normandie, la construction du Palais du Neuf-Marché marque l’acte de naissance du Palais du Parlement de Normandie. A ce joyau de style gothique flamboyant, qui compose l’aile ouest de l’actuel Palais de Justice, viennent s’adjoindre au fil des siècles diverses bâtisses aux styles architecturaux variés.

Gargouille

Témoins des siècles passés, les murs du Palais du Parlement de Normandie auront connu tant les plaidoiries de Pierre Corneille que le feu des combats lors de la Libération.

 

 

 

La Salle des procureurs

Magnifique vaisseau rectangulaire de 48 mètres de long sur 18 mètres de large pour une hauteur sous plafond de plus de 16 mètres, la Salle des procureurs ne saurait laisser le visiteur indifférent, ne fût-ce que par ses dimensions impressionnantes et sa superbe voûte lambrissée en manière de carène renversée.

 

Salle des procureurs

La Salle des procureurs n’est d’ailleurs pas sans rappeler la grande salle médiévale du Palais de Poitiers ou encore la Grande-Salle du Palais de la Cité.

Au cœur de la bâtisse originelle du Palais du Neuf-Marché, elle fut tour à tour utilisée pour les cérémonies religieuses ou festives, mais également comme lieu de travail des gens de justice jusqu’à la fin de l’ancien régime. Y trône toujours, à proximité de la façade nord, l’imposante Table de marbre dont fut dotée la Normandie par un édit de novembre 1508, et qui symbolisait tout à la fois un objet sur lequel la justice était rendue et une juridiction d’appel en matière d’Eaux et Forêts et d’Amirauté.

Cette salle fut l’objet de restaurations à plusieurs reprises, et notamment suite aux destructions de la seconde guerre mondiale, après que les bombardements en eurent soufflé la voûte.

La Salle des Procureurs jouxte la Grand’Chambre du Parlement, dont elle forme depuis le XVIème siècle la monumentale salle des pas perdus.


 

 

La Grand’chambre du Parlement de Normandie

Salle emblématique du Palais, la Grand’Chambre du Parlement de Normandie accueille chaque année les audiences solennelles de la Cour d’appel de Rouen.

Salle assises 2

Cœur du Palais, siège du souverain lors de ses passages à Rouen, la Grand’Chambre - ou Chambre du plaidoyer - est la pièce maîtresse du Palais royal, première extension du Palais du Neuf-Marché construite à l’équerre de ce dernier. Cette construction répond aux souhaits des conseillers de voir agrandir le lieu où ils rendaient la justice et de pouvoir disposer d’une salle d’audience. Ce sera chose faite avec l’édification de la première partie du Palais royal dès la première moitié du XVIème siècle.

Passée la surprise de l’entrée par la monumentale Salle des procureurs, qui lui sert aujourd’hui de vestibule, la Grand’Chambre du Parlement de Normandie impressionne tant par ses volumes que par son riche décor, fruit du mécénat de François Ier. Le plafond à caissons, pièce maîtresse du décor du Palais dont l’actuelle restitution date des années 1980, vaut à la Grand’Chambre son nom de « chambre dorée ».

 

 

 

La Salle des audiences solennelles de la Cour d’appel

Salle audiences solennelles CA

Cette salle, située au sein de l’aile ouest du Palais, fit partie de la campagne de travaux réalisés au milieu du XIXème siècle par l’architecte Grégoire, qui remplaça l’ancienne bâtisse hébergeant la Seconde Chambre des Enquêtes par une aile - symétrique à celle de la Salle des procureurs - vouée à accueillir la Cour d’appel de Rouen.

Sur le mur du fond est visible l’une des œuvres maîtresse du patrimoine du Palais, Les Armes de France et de Navarre, carton de tapisserie de François Boucher, tandis ce que le plafond est orné d’un décor intitulé La Justice invoquée, commande passée auprès du peintre D.-F. Laugée en 1881.

 

 

 

La salle des pas perdus de la Cour d’appel

Salle pas perdus CA

 

Attenante à la Salle des audiences solennelles, la Salle des pas perdus de la Cour d’appel de Rouen constitue sans doute l’une des réalisations les plus réussies de la campagne de restauration et d’agrandissement de l’aile ouest du Palais par l’architecte Grégoire.

De par ses élégants volumes, le soin de son décor sculpté, l’harmonieuse alternance des ouvertures, la salle témoigne de la qualité architecturale du programme.

 

 

 

La Maison sublime

Maison sublime 2

 

A l’occasion de travaux dans la cour d’honneur du Palais en 1976 furent mis au jour les vestiges d’une salle voutée en berceau, au sein de laquelle une construction dont le volume, la grande élévation ainsi que la qualité remarquable de l’appareil et du décor attirèrent immédiatement l’attention des archéologues et historien.

Il s’agissait là de la découverte de la Maison sublime, plus vieux bâtiment juif de France, dont la localisation souterraine, mais également la controverse qui perdure à ce jour quant à la destination du bâtiment, en font sans nul doute le monument le plus mystérieux de la métropole de Rouen.

Le monument tire son nom de l’un des quinze graffiti d’époque retrouvés sur les murs, qui rappelle en Hébreu une citation du livre des Rois : « Que cette maison soit sublime ».