Un franc succès pour l’édition 2025 de la Nuit du droit sur le ressort de la cour d’appel de Grenoble

La nuit du droit au palais de justice de Grenoble
Soucieux d’éveiller l’attention du public et de lui offrir la palette la plus large de tous les aspects de la société régis par le droit, les partenaires mobilisés et la cour d’appel, organisatrice de l’événement, ont proposé des animations variées les 2 et 3 octobre :
Le jeudi 2 octobre, s’est tenue une représentation de la pièce de théâtre, construite en partenariat entre la cour d’appel de Grenoble, l’IEP de Grenoble et l’académie de Grenoble, en mémoire de Jean THEROND, procureur de la République à Valence de 1937 à 1944, mort le 2 juillet 1944, lors de sa déportation vers le camp de concentration de Dachau.
Cette pièce retraçait plus particulièrement la journée du 24 mai 1944 au cours de laquelle il fut arrêté dans le palais de justice de Valence par la Gestapo et la Milice française pour ses actes en faveur de la Résistance.
Le vendredi 3 octobre, le palais de justice a ouvert ses portes au public de 16h à 21h.
Pas moins de 30 stands répartis dans les 2 salles des pas perdus invitaient le public à découvrir le rôle dans l’œuvre de justice des professionnels du droit, qui l’enseignent ou qui l’appliquent, et l’informaient quant aux perspectives de carrière envisageables.
Etaient représentés une variété des métiers de la justice (magistrats, personnels de greffe, équipe autour du magistrat, juristes, avocats, conciliateurs de justice, experts, commissaires aux comptes, notaires ) ; les forces de sécurité intérieure, les juridictions (cour d’appel, tribunal judiciaire, tribunal administratif, tribunal de commerce, conseil de prud’hommes), les administrations (administration pénitentiaire, protection judiciaire de la jeunesse, service pénitentiaire d’insertion et de probation, douanes, direction départementale des finances publiques), les établissements d’enseignement supérieur (Sciences po Grenoble et faculté de droit), les associations et service d’information.
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Parallèlement, au travers d’animations, de conférences ou encore de reconstitutions d’audience, le public a pu entrevoir la manière dont le droit protège les libertés, permet le règlement pacifique des conflits et régule la vie économique et sociale.
Huit conférences ont été proposées sur des thèmes variés :
- « De l’enquête à la décision de justice » présentait le travail en synergie de la police et de la justice.
- « Exercer le droit avec l’intelligence artificielle » exposait les différents usages de l’intelligence artificielle dans l’univers juridique et ses impacts sur les métiers de la Justice.
- « Les spécificités du droit douanier » exposait, au travers d’exemples concrets, les missions de lutte contre la fraude de la douane, le travail d’une brigade de surveillance intérieure et le rôle du service contentieux d’une direction des douanes.
- « La prise en compte des fragilités psychiques (violences psychologiques, troubles mentaux, vulnérabilité, addictions) » abordait la manière dont la santé mentale, désignée grande cause nationale en 2025, est appréhendée par le droit.
- « Les nouveaux métiers de la justice - cadres greffiers » présentait l’évolution des métiers de greffe.
- « La nécessaire coopération entre la Justice, les administrations et les associations pour la protection des mineurs » réunissait l’ensemble des acteurs du domaine et mettait en exergue leur complémentarité.
- « Les modes alternatifs de règlement des conflits » mettait en lumière les différentes voies de règlement pacifique des conflits.
- « Présentation de BACAGe », bulletin des arrêts de la cour d’appel de Grenoble édité depuis 2023, présentait cette revue de jurisprudence numérique.
Trois simulations d’audience ont été proposées :
- Un procès fictif sur l’interdiction d’une manifestation, débat sur la liberté d’expression et la liberté de manifestation.
- Une simulation d'audience du bureau de jugement du conseil des prud’hommes sur un cas de licenciement.
- Une simulation didactique de l’intervention du tribunal de commerce au secours d’une entreprise.
Enfin, les neuf animations, qui se voulaient ludiques, ont fait salle comble, qu’elles aient pris la forme :
- D’escapes games (recherche des indices conduisant à soupçonner un problème d’addiction chez un proche ; bureau de vote lors des élections municipales 2026) ;
- De quizz (Quizz de la médecine légale ; Questions pour un juriste) ;
- De démonstrations (matériel de surveillance électronique ; recherche de stupéfiants par l’équipe maître-chien des douane) ;
- De représentations théâtrales (théâtre débat récit de vie exploitée, pièce en mémoire de Jean THEROND) ;
- Ou encore de concours de plaidoiries (« Faut-il en finir avec la Ve République ? »)
Le succès de cet événement chaque année tient à l’engagement renouvelé de tous les participants qui le font vivre et imaginent de nouvelles thématiques et de nouveaux vecteurs pour montrer l’utilité et les enjeux de leur travail au quotidien.
Un grand merci aux 200 animateurs qui ont permis de toucher un large public, puisque ce ne sont pas moins de 1 200 participants qui ont été enregistrés, sans oublier les services organisateurs qui ont œuvré à son bon déroulement !
La nuit du droit au tribunal judiciaire de Valence
Le tribunal judiciaire de Valence a organisé, le jeudi 2 octobre 2025, une pièce de théâtre sur une affaire qui a secoué la France tout entière au début du siècle dernier, celle des « chauffeurs de la Drôme ».
Entre 1905 et 1908, trois criminels ont semé la terreur dans la compagne drômoise en « chauffant » les pieds de leurs victimes dans des cheminées, afin qu’elles révèlent la cache de leurs économies, avant de les assassiner.
Plus de cent ans après, et dans la même salle de cour d’assises qu’à l’époque, les drômois ont été invités à assister à la reconstitution théâtrale de ce fameux procès de l’histoire judiciaire de notre pays. Preuve de l’intérêt porté à cet évènement, la salle était comble, et les inscriptions closes en moins de 24 heures.
Les acteurs étaient composés majoritairement d’avocats et de leurs connaissances, mais aussi un d’un ancien magistrat et de deux contractuels du tribunal.
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Malgré les importants efforts déployés par les trois avocats de la défense, et compte tenu d’une volonté de rigueur historique, le résultat a été le même qu’en 1909, puisque leurs clients ont tous été condamnés à la peine capitale.
La Nuit du droit au tribunal judiciaire de Vienne
Le tribunal judiciaire de Vienne a invité le public à assister à un procès fictif « meurtre dans les vignes » entièrement interprété par des étudiants en BTS de l’institution Robin.
Grâce au partenariat entre le barreau de Vienne et la juridiction, les élèves avaient pu, au préalable, bénéficier de l’aide d’avocats et de personnels de la juridiction, afin de comprendre le déroulé d’un procès d’assises, la répartition des rôles et les positionnements de chacun. L’audience s’est déroulée dans des conditions très réalistes, bénéficiant d’une salle d’audience entièrement rénovée et avec le concours des professionnels qui ont prêté leur robe aux jeunes acteurs.
Le public a été invité à participer au vote du verdict, afin de permettre une implication de tous dans le quotidien de la justice.
Plus de 80 personnes ont assisté à cette soirée, marquée par la curiosité, la pédagogie et le dialogue autour du fonctionnement de la justice.
La nuit du droit au tribunal judiciaire de Gap
Pour cette édition, une soirée inédite a été co-organisée au tribunal judiciaire de Gap le jeudi 2 octobre 2025 par le Conseil départemental de l’accès au droit (CDAD) et le barreau des Hautes-Alpes, offrant au public une véritable immersion dans les coulisses d’un procès d’assises en leur permettant d’assister à la phase de délibéré, traditionnellement marquée du sceau du secret.
Le public, venu en grand nombre, a assisté à la représentation théâtrale de la pièce Femmes en colère de M. Mathieu Menegaux et M. Pierre-Alain Leleu, donnée en salle d’audience Marianne, interprétée par la troupe de l’Escabrille et mise en scène par Me Micheline Canellas, ancienne avocate au barreau des Hautes-Alpes.
Inspirée de faits réels, la pièce met en scène le procès de Mme Mathilde Collignon, gynécologue, jugée pour avoir, par vengeance, mutilé les deux hommes qui l’avaient violée et avoir décidé de se faire justice elle-même par crainte de ne pas être soutenue par les lois de la République. Pendant une heure et demie, les spectateurs ont été plongés dans l’intensité d’un délibéré conduit par six jurés et trois magistrats professionnels, rythmé par les dilemmes moraux, les émotions et la confrontation des consciences.
À l’issue de la représentation, un temps d’échange d’environ quarante-cinq minutes a eu lieu avec le public qui a pu poser ses questions à M. le Président et Mme le procureur de la République du tribunal judiciaire de Gap et à Me François Leclerc, avocat au barreau des Hautes-Alpes, intervenant régulièrement devant la Cour d’assises.
Cette soirée, à la croisée du droit et de la culture, a offert au public une vision concrète et sensible de la justice en action. Elle a surtout rappelé combien le procès pénal est d’abord une affaire d’humanité, où le droit se mesure à la complexité des individus et à la nécessité du dialogue.