Présentation du ressort de Cambrai
INFORMATIONS GENERALES
Le tribunal judiciaire de CAMBRAI, après avoir longtemps siégé dans un bâtiment adjacent à l'Hôtel de Ville de CAMBRAI, est installé depuis 1994 au château de Selles, lieu chargé d'histoire. Le site est également le siège du conseil des prud'hommes.
Le tribunal judiciaire de CAMBRAI a un ressort qui se confond avec l'arrondissement de CAMBRAI. Ce dernier, deux fois plus densément peuplé que la moyenne nationale, a une population d'environ 163 000 habitants, essentiellement regroupée autour des communes de CAMBRAI, CAUDRY et LE CATEAU-CAMBRESIS.
Son activité juridictionnelle est principalement axée sur les affaires familiales, l’assistance éducative des mineurs en danger et la délinquance locale des majeurs. Elle aussi marquée par une activité pénale grandissante liée à la circulation sur les autoroutes A2 et A26, qui traversent l'arrondissement.
Le tribunal judiciaire de CAMBRAI est particulièrement représentatif des juridictions ancrées dans leur territoire.
HISTORIQUE ET PATRIMOINE
Un premier château connu sous ce nom aurait été édifié au XIème siècle. Mais c'est dans le 2ème quart du XIII ème siècle que la forteresse, dont les vestiges sont conservés, a été construite. Élevé à l'extérieur des fortifications, le château de Selles avait alors une double fonction : assurer la surveillance de la porte de Selles et de l'Escaut et asseoir l'autorité du Comte-Evêque sur les Cambrésiens.
Il présentait jusqu'au XVIème siècle l'allure d'une forteresse de grés de 15 mètres de haut, à 5 côtés et flanquée de 6 tours dont une géminée. Sur tout le périmètre du bâtiment, des galeries défensives étaient aménagées sur deux niveaux dans l'épaisseur de la muraille. Percées d'archères, elles assuraient la défense de la forteresse. La galerie du niveau supérieur s'ouvrait par une succession d'arcades sur la cour de la forteresse avec laquelle elle se trouvait de plain pied. Un chemin de ronde complétait ces deux niveaux défensifs. Les tours, quant à elles, présentaient vraisemblablement trois niveaux d'élévation. Les galeries et les salles circulaires des tours furent affectées à l'usage de prison dès le XIVème siècle. De nombreux graffiti, gravés dans la pierre des galeries et des salles, témoignent de la présence de ces prisonniers.
L'aspect médiéval du château de Selles n'est plus perceptible aujourd'hui que du square qui se situe le long du boulevard Dupleix, le long de l'Escaut.
En effet, au XVIème siècle, lors du règne de Charles Quint, le château de Selles subit de profondes transformations. Le troisième niveau des tours est détruit, le haut des murs est arasé et la cour intérieure est comblée de terre. Le château est ainsi emmotté et intégré aux remparts de la Ville. Les galeries et tours donnant sur la campagne sont comblées de terre, afin de les rendre plus résistantes aux tirs des canons. La plate-forme constituée par le château remblayé et réuni aux murailles est utilisée comme terrasse d'artillerie.
Au dessus la terrasse aménagée au XVIème siècle sur le château médiéval emmotté furent érigés plusieurs édifices successifs. Le bâtiment abritant aujourd'hui le Palais de Justice est construit au XVIIIème siècle et sert alors de magasin militaire. Il est utilisé comme hôpital militaire à partir de 1813, où sont notamment soignés les blessés de la Bataille de Waterloo en 1815. Cet hôpital portera longtemps le nom de l'hôpital Parmentier, en hommage au pharmacien en chef des Invalides, avant d'être nommé hôpital Percy, en souvenir de l'ancien chirurgien de l'armée du Nord. L'hôpital est en fonction jusqu'à la deuxième guerre mondiale.
Au lendemain du conflit, à partir de 1946, le bâtiment devient un hospice civil pour les personnes âgées. En raison de la vétusté des locaux, cet hospice est transféré à la fondation Vanderburch en 1964.
Désormais sans affectation, l'édifice connaît une longue période d'abandon, au cours de laquelle il se dégrade rapidement. Des interrogations subsistent longtemps quand au devenir du lieu. Sont tour à tour évoqués une création de logements HLM, ou encore un transfert du musée municipal.
Un projet de mise en vente aux enchères du site et des bâtiments est même envisagée. Bientôt, son état alarme les défenseurs du patrimoine de la ville qui multiplient alors les actions de sensibilisation à l'intérêt historique et architectural du site.En 1968, une première protection au titre des monuments historiques est accordée pour les galeries médiévales du château de Selles. Celle-ci sera renforcée en 1981 par un classement, étendu aux remparts et aux bâtiments du XVIIIème siècle. Il s'agit de la première étape de réhabilitation du château de Selles.
En 1986, soucieuse de conjuguer préservation du site et nécessité de doter le palais de Justice de bâtiments plus vastes, la municipalité présente au garde des Sceaux, Monsieur Albin CHALANDON, un projet de transfert des tribunaux d'instance, de grande instance et de commerce de l'hôtel de ville au château de Selles.
En l987,1e ministère de la Justice donne son accord à cette proposition. Grâce aux financements conjoints de l'État (ministère de la Culture et ministère de la Justice), de la région, du département et de la ville, les travaux d'un montant de 71 millions de Francs, commencent en l989. Le chantier, rendu particulièrement délicat par la présence des galeries médiévales, connaît de nombreux aléas, en particulier un incendie qui en décembre 1991 détruit la toiture qui vient d'être restaurée.
Après cinq années de travaux, la nouvelle cité judiciaire est inaugurée par le Garde des Sceaux Pierre MEHAIGNERIES le 30 juin 1994. Elle constitue désormais un des éléments majeurs du patrimoine de Cambrai.
Source documentaire de Madame Florence ALBAREZ de l'office du tourisme de Cambrai