La Nuit du Droit 2022
Pour sa première participation à la Nuit du Droit, le Conseil Départemental de l’Accès aux Droits est fier du succès de la soirée du 4 octobre 2022 au tribunal judiciaire de GUERET. Dans la perspective de l’entrée en vigueur des cours criminelles départementales prévue janvier 2023, le C.D.A.D. a voulu consacrer cette soirée à la justice criminelle et plus spécifiquement à la participation de citoyens aux jurys d’Assises.
Avec une telle thématique, la soirée ne pouvait être organisée que dans la salle d’audience Bouchardon dans laquelle se déroulent habituellement les procès criminels. Pas moins de 90 personnes étaient présentes à l’ouverture de la soirée. Claude SOULIER, directeur de greffe du tribunal judiciaire de GUERET et spécialiste la procédure pénale criminelle reconnu dans toute la France, a ouvert l’événement en survolant 230 ans d’histoire, depuis la création des cours d’Assises par les révolutionnaires jusqu’à la loi de décembre 2021 pour la confiance dans l’institution judiciaire instaurant les cours criminelles départementales. Corine MATHON, présidente de la cour d’assises de la Creuse et de la Corrèze, a ensuite évoqué les grands enjeux de la participation de citoyens à ces procès criminels.
Après des premiers échanges avec la salle sur le déroulement de ces procès et les modalités du tirage au sort des jurés, le public a pu entendre le témoignage de cinq anciens jurés ayant siégé récemment à une session d’assises. Ils ont tous décrit une expérience certes riche d’enseignements, mais très marquante, leur laissant des interrogations sur leur légitimité à juger, des questionnements sur le sens des peines, des insatisfactions quant à certains aspects de la procédure et du délibéré (notamment les modalités de vote sur la peine). Les questions et réactions de la salle ont été nombreuses.
A l’issue de ce premier débat, le film « Douze hommes en colère » de Sydney Lumet a été projeté dans la salle, une occasion inédite de célébrer son anniversaire puisque sa sortie officielle en France remonte au…. 4 octobre 1957 !
Ce grand classique du « cinéma judiciaire » n’a pas manqué d’entretenir la curiosité du public puisque les discussions se sont poursuivies avec la cinquantaine de personnes toujours présente. Les réflexions se sont succédées autour de l’impartialité du juge, du recul face à son histoire personnelle et ses émotions, de l’intime conviction, du sens de la peine, de la réinsertion des condamnés, des conditions carcérales, des moyens alloués à la Justice et même de la justice prédictive. Il était 23h30 lorsque le président du tribunal a appelé les participants à un ultime délibéré sur le sort des Assises et de la participation du jury populaire. Le verdict : une justice à préserver !
