Procès fictif et standing-ovation au centre pénitentiaire d’Orléans-Saran

Cette représentation unique était l’aboutissement de quatre ateliers, menés par la cheffe de cabinet du procureur général accompagnée d’une juge d’application des peines, d’un greffier, d’un avocat et d’un magistrat du parquet. Le procureur général a participé également à un des ateliers.
Pendant ces sessions, les personnes détenues se sont imprégnées des rôles du procès du Capitaine Richard Malinowski, ont appris à poser leur voix, être convaincants et s’adapter à la solennité du procès d’assises.
Entre chaque session, les personnes détenues ont décrypté le scénario, se sont interrogés sur les arguments présentés par la défense et l’accusation, ont analysé l’affaire sous tous ses angles afin de proposer des évolutions à leur texte et à leur rôle.
Au-delà de l’aspect théâtral, l’idée de ce projet était de mieux faire connaître et comprendre le fonctionnement du système judiciaire français à travers le déroulé d’un procès d’assises. Cette immersion permettant aux personnes, y compris celles déjà confrontées au système judiciaire, de comprendre la complexité de pendre une de décision mesurée prenant à la fois en compte les intérêts de la société et la défense des droits de l’accusé. Cet outil, du procès fictif avait déjà été mis à l’épreuve par la cour d’appel, certains étant joués par des citoyens non professionnels du droit, ou encore des lycéens.
Comme lors d’un procès d’assises classique de première instance, six jurés populaires, ne connaissant pas l’affaire, ont été tirés au sort parmi les personnes détenues en début de séance.
L’interrogatoire de l’accusé, les dépositions des experts légistes et psychiatres, le témoignage du frère de Daniel Eckman (victime), celui de l’épouse de Richard Malinowski, d’Armand Sanislas et de Christiane Carlier, ont précédé les plaidoiries des avocats des parties civiles, les réquisitions de l’avocat général ainsi que les plaidoiries de la défense.
L’audience est levée.
Le président, ses assesseurs et les six jurés sont partis délibérés à huis clos, accompagnés par Mme Daphné MELÈS juge de l’application des peines au tribunal judiciaire d’Orléans. L’objectif est de statuer sur la culpabilité et de fixer la peine, l’avocat général ayant requis 20 années de réclusion.
Pendant ce temps, s’est engagée une discussion avec la salle, pilotée par monsieur le procureur général, Maître LE MARCHAND et M. BENET (substitut au parquet d’Orléans), puis un vote a été réalisée sur la peine. Entre 10 et 15 années obtient le plus de suffrage.
Après plus d’une demi-heure de délibération le verdict est finalement tombé : Richard Malinowski est condamné à 15 années de prison.
Le jeu des acteurs, leur implication et leur engagement dans ce projet ont été salués par tous à la fin de la prestation ; le public nombreux leur ayant fait une standing ovation en guise de remerciement.
Retour sur l’affaire « Malinowski » , sur la base du film « contre-enquête » de Franck MANCUSO
Richard Malinowski est capitaine à la police judiciaire. Un jour sa vie bascule : sa fille, Emilie, est violée et assassinée. Daniel ECKMAN est arrêté et incarcéré. S’engage alors une contre-enquête, Richard Malinowski cherche à tout prix à innocenter Daniel ECKMNAN, à la surprise générale et notamment celle de sa femme.
Daniel ECKMAN est finalement libéré de prison. A son invitation, il se rend chez Richard MALINOWKI, ils partagent un verre de vin, ils visitent la chambre d’Emilie …
Puis, Daniel ECKMAN est retrouvé mort. Il a été enterré vivant….
C’est la fin du film ….
Nous avons imaginé, l’enquête, l’interpellation du capitaine et finalement son procès.
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