Prestation de serment des élèves avocats 2020

11/12/2020 - mise à jour : 11/12/2020
Prestation de serment des élèves avocats

Malgré le contexte sanitaire, la traditionnelle et très solennelle prestation de serment des élèves avocats a pu se tenir le 4 décembre 2020 dans la salle des pas perdus en présence d'une partie seulement des bâtonniers et malheureusement sans les familles des 83 impétrants, afin de respecter strictement la jauge de l'espace occupé.

 


83 nouveaux avocats ont prêté serment devant Xavier Ronsin, premier président, et Laurent Fichot, avocat général et représentant le procureur général.

 

Le serment "je jure d'exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité" prononcé en ce moment solennel rappelle des valeurs "très proches des obligations des magistrats telles qu’elles résultent du recueil déontologique du Conseil supérieur de la magistrature : intégrité (probité, loyauté), indépendance, impartialité, légalité, attention à autrui (dignité, écoute de l’autre), discrétion et réserve. Cette similitude est parfaitement normale dans la mesure où nous sommes tous au service d’une même cause, celle de la justice." a souligné Laurent Fichot lors de son discours au cours duquel il a exposé également le rôle et les missions essentiels de l'avocat : il "est l’une des pierres angulaires du système judiciaire. Il est le premier garant du meilleur accès pour tous au juge. Etre avocat, c’est s’engager pour le citoyen, qui vous accorde sa confiance en vous donnant mandat de l’assister ou de le représenter, de le défendre, de le conseiller. Etre avocat, c’est également défendre les droits de la défense et les libertés publiques. Vous devrez vous adapter à une profession en pleine évolution, et participer à l’œuvre de modernisation de la justice, et en cela nous comptons sur votre enthousiasme et votre jeunesse qui sont des atouts précieux. (...) ne relâchez jamais vos efforts pour proposer au juge des solutions juridiques innovantes. Vous avez une obligation morale à faire "bouger" le droit et à faire évoluer la jurisprudence pour faire avancer la justice."

Après avoir rappelé aux jeunes avocats la nécessaire indépendance de la fonction, le respect de l'éthique fondée sur des règles déontologiques, le premier président s'est dit ravi de "l’excellence globale des relations entre magistrats et avocats sur le territoire breton" et a précisé que "la magistrature n’a pas été surprise par la nomination en tant que telle d’un avocat à la tête du ministère de la justice. La magistrature n’a pas été affectée par la nomination d’une avocate à la tête de l’Ecole nationale de la magistrature. La magistrature ne se réjouira pas particulièrement de la nomination peut-être un jour d’un magistrat à la tête d’une des grandes écoles de formation du barreau. Ce ne sont pas les fonctions, les titres, les statuts qui importent, ce sont les actes, les actions concrètes, les gestes courageux ou au contraire, les renoncements, les erreurs, les provocations ou les injures qui comptent et qui permettent de juger l’action de ces hommes ou femmes". Et de conclure " Construire ensemble, chaque jour, une communauté judiciaire, c’est à chaque fois se rappeler que l’on soit avocat, procureur ou juge, que l’autre, peut être différent dans sa pratique professionnelle ou son métier mais n’est pas pour autant un ennemi".